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La création de compte pénibilité affecterait sérieusement la compétitivité et l’emploi selon les principales organisations patronales. Le patronat s’oppose à la création de compte pénibilité.

Les principales organisations patronales ont publié une lettre ouverte adressée au premier ministre le vendredi 15 novembre dernier dans laquelle elles mettent le gouvernement en garde contre les effets de la création d’un compte pénibilité sur la compétitivité et l’emploi. La création de compte pénibilité en 2015 est prévue dans le projet de loi de réforme des retraites.

Cette disposition permettra aux salariés qui travaillent dans des conditions pénibles (travail de nuit, environnement agressif, etc.) de suivre une formation pour pouvoir changer de métier ou pour partir plus tôt à la retraite. Il s’agit d’un système qui permet de cumuler des points et de les utiliser en respectant certaines règles imposées par la loi. Selon les statistiques officielles, 20 % des salariés du privé sont concernés par le compte pénibilité.

Un impact économique important

Le Medef, la CGPME, l’UPA (artisan), la FNSEA (professions agricoles) et l’UNAPL (professions libérales) réclament « une compensation » proportionnelle aux charges qui découlent de la création de compte pénibilité et une simplification rigoureuse des modalités. Ces organisations patronales pensent que ce dispositif portera « un nouveau coup à la compétitivité et à l’emploi ». Elles redoutent un important impact économique qui pénalisera les entreprises.

 

La retraite et la pénibilité, un duo qui ne convient pas au patronat

Le patronat n’a pas manqué de relever que le fait d’inclure la pénibilité au cœur de la réforme des retraites passe un message négatif sur le travail, pourtant, les Français qui sont actuellement confrontés au chômage structurel ont besoin de message qui « valorise le travail ».

La mise en place d’un compte pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites laisse penser que les mesures de prévention instituées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas suffisantes. Pour le patronat, le gouvernement n’atteint pas son objectif de simplification du système : les représentants de ces organisations signalent que les démarches sont « particulièrement lourdes et coûteuses » et vont pénaliser les sociétés, en particulier les petites entreprises.