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Suite aux violences sur des personnes vulnérables dénoncées par des infirmières en 2009, la directrice de la maison de retraite « Les Colombes » a été entendue devant le tribunal correctionnel de Bayonne.

Après l’enquête de la police qui a fait des découvertes effrayantes dans la maison de retraite « Les Colombes » en octobre 2009, l’affaire de maltraitance dénoncée par une infirmière a été portée devant le tribunal correctionnel de Bayonne. La directrice Julienne Martirene, plus connu sous le nom de Juliette Moreau a été convoqué pour s’expliquer sur des faits relatés par les enquêteurs et par des infirmières libérales.

Violences sur personne vulnérable

Les faits découverts par les enquêteurs et dévoilés par les témoins sont très choquants : des personnes âgées attachées dans leur lit baignant dans leur urine et dans leurs selles, des pensionnaires drogués aux calmants et gavés contre leur gré de ce qu’ils viennent de régurgiter.

Des cris étouffés ont été entendus pendant l’audience lorsque le procureur Marie Hirigoyen a évoqué le cas d’un résident avec les mains liées dans le dos et assis sur une chaise percée et un autre avec des bleus sur les membres ou bien qui avait reçu un coup de pied dans son fauteuil roulant.

L’accusée est décrite comme une personne autoritaire et tyrannique mettant la pression et harcelant même les employés.

Les explications de l’accusée

Madame Juliette Moreau a campé sur sa position en plaidant non-coupable comme elle l’a déjà fait il y a 5 ans. Elle a déclaré que les infirmières libérales qui l’ont dénoncé voulaient se venger parce qu’elles ont subi un redressement intenté par la Sécurité sociale.

Maître Catherine Junqua-Lamarque, l’avocate de la Défense, a expliqué que ces trois infirmières devaient verser un redressement de 150 000 euros parce qu’elles trichaient sur leurs cotisations d’honoraires. Elles ont décidé de dénoncer la directrice de la maison de retraite juste après les poursuites et le placement en garde à vue de l’une d’entre elles, alors qu’elles ont travaillé au sein de l’établissement pendant des années.

En ce qui concerne les calmants et le gavage des résidents, elle a déclaré qu’elle était autoritaire et se contentait de suivre les prescriptions des médecins.

Le président Tignol a remarqué un fait qu’il juge paradoxal : l’établissement géré en amateur ne dispose pas du personnel et des infrastructures nécessaires pour s’occuper des résidents atteints de pathologies trop lourdes. Le jugement sera rendu le 27 mai 2014 et l'accusé risque 3 ans d'emprisonnement.