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Lors d’une interview accordée au Figaro.fr, Philippe Burger parle des retraites chapeaux. Il a déclaré que les différentes réformes entreprises au fil des années n’ont pas permis d’éviter les abus.

Philippe Burger, associé et responsable du capital humain chez Deloitte, s’est exprimé sur les retraites chapeau lors d’une récente interview accordée au Figaro. Depuis quelques semaines, les retraites chapeaux se trouvent au cœur de tous les sujets à cause des montants des retraites chapeaux de certains grands patrons dévoilés dans les médias.

Des réformes qui n’ont pas permis d’empêcher les abus

Selon lui, les différentes mesures qui ont été prises pour améliorer les systèmes de retraites chapeau ont eu certains impacts, mais les abus subsistent toujours. Par exemple, le montant des taxes a régulièrement haussé : depuis 2012, le Conseil conditionnel a décidé de l’augmenter à 75 %. Cette mesure a permis de décourager les entreprises à effectuer des versements pour offrir des retraites chapeaux à leurs cadres dirigeants.

Il y a également le code de bonne conduite Afep-Medef qui préconise une limitation de la retraite supplémentaire à 45 % du dernier salaire perçu par le bénéficiaire. Mais cette disposition n’est pas suffisante parce que les entreprises disposent encore d’une très grande marge de manœuvre. En effet, très peu de sociétés offrent 45 % de leur dernier salaire sous forme de retraite. Les dirigeants reçoivent entre 25 % à 30 % de leur dernier salaire que ce soit en France ou à l’étranger.    

Aujourd’hui, environ 80 % des grandes entreprises versent des retraites supplémentaires à leurs cadres dirigeants, soit à des dizaines de milliers de salariés. Il s’agit d’une forme de bonus destiné à fidéliser les employés, notamment les personnes-clés, pour qu’ils restent au sein de l’entreprise jusqu’à leur retraite. Il faut également noter qu’en France, la portabilité de la retraite versée par l’employeur n’est pas permise : ainsi, si un dirigeant quitte l’Hexagone avant l’âge de la retraite, il perd tous ses droits, quelle que soit la durée de service au sein de l’entreprise.

 

La réforme proposée par le ministre de l’Économie n’aboutira pas

Selon Philippe Burger, la réforme annoncée par Emanuel Macron, ministre de l’Économie, ne va pas aboutir parce qu’il consistera à plafonner les retraites chapeau. Il faut savoir que le conseil d’administration des entreprises ne reçoit pas d’ordre des autorités et ne va probablement pas plafonner la rémunération de leurs cadres dirigeants. Ainsi, le gouvernement sera obligé d’alourdir à nouveau les taxes sur la retraite supplémentaire versée par l’employeur. Les dirigeants d’entreprise vont alors trouver un autre système pour fidéliser leurs employés.