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En constatant les écarts entre les prix affichés par les maisons de retraite, la Cour des comptes réclame que des référentiels de prix soient mis en place. Les grandes différences de prix pourraient-elles disparaitre avec cette mesure ?

La Cour des comptes a récemment étudié le financement des maisons de retraite et a établi un rapport détaillé qui dénonce les grandes différences de prix affichés par les différents Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de l’Hexagone. Ils ont indiqué que ces différences de prix étaient injustifiées et que des différentiels de tarifs devraient être établis.

Des prix de base fixés par les établissements

Ces écarts de prix sont dus au fait que les tarifs de base sont fixés par les responsables des établissements eux-mêmes. Tous les ans, ces prix sont automatiquement reconduits et peuvent même faire l’objet d’une revalorisation. Ainsi, en fonction de leur propre évaluation, ces professionnels surestiment parfois le coût des prestations qu’ils proposent à leurs clients. En plus, aucune justification n’est fournie par ces maisons de retraite qui affichent des tarifs exorbitants.

Il faut noter que ces prix peuvent passer du simple à plus du double, sans aucun motif valable. Comme les retraités ont du mal à trouver un établissement qui leur convient (proximité avec les proches, confort, espace privatif, etc.) ils sont souvent obligés de vendre des biens pour financer leur placement en maison de retraite lorsque leurs revenus ne suffisent pas à couvrir les frais qui en découlent.

 

Un écart de 16 000 euros pour des prestations similaires en 2012

Par exemple, les tarifs des soins et de l’hébergement dans les maisons de retraite proposant les mêmes prestations en Midi-Pyrénées variaient de 10 302 euros à 26 271 euros en 2012. Au cours de la même année, la place dans une place en maison de retraite située en Gironde coûtait entre un peu moins de 32 000 euros et à plus de 65 500 euros.

La Cour des comptes a précisé que les maisons de retraite bénéficiaient d’un financement public de 11 milliards d’euros, soit l’équivalent du budget alloué au ministère de l’Emploi et du Travail. Il faut noter que le budget de la Sécurité sociale de 2009 prévoyait déjà la mise en place de forfaits, mais les décrets d’application n’ont jamais été publiés.    

Les responsables de ce corps administratif chargé de vérifier si les règles de la comptabilité publique dans l’exécution des budgets ont bien été observées ont fait plusieurs suggestions pour que ces écarts de prix ne soient plus aussi importants : la création de référentiels de coûts des prestations dans les plus brefs délais figure parmi leurs préconisations.