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La fusion des régimes complémentaires Agirc et Arrco va mener à la disparition du régime complémentaire des cadres. La suppression de ce régime entrainera également la disparition du statut de cadre.

La grande difficulté financière qui frappe le régime de retraite complémentaire des cadres a poussé le patronat à envisager la fusion des régimes complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (salariés et cadres). Cependant, la disparition du régime des cadres va remettre en cause l’existence du statut de cadre.

Une proposition du Medef

La fusion de l’Agirc avec l’Arrco est l’une des mesures proposées par le Medef pour assurer la survie des régimes de retraite complémentaire des salariés du privé. D’après un rapport de la Cour des comptes, cette opération devrait repousser l’épuisement des réserves à 2023, contre 2018 si aucune mesure n’est prise.

Lors de la dernière négociation en vue de rééquilibrer les comptes, les partenaires sociaux ont déclaré que la situation des régimes complémentaires n’est pas effrayante.  Il faut savoir que le déficit annuel s’élèverait à près de 3 milliards d’euros en 2016 et que le régime des cadres doit verser des prestations à plus de 2,7 millions d’anciens cadres ou leurs ayants-droit.

Ce déficit découle du déséquilibre démographique lié au départ en retraite de la génération du baby-boom. Aujourd’hui, il y a 1,6 cotisant pour un retraité, contre 10 cotisants pour un retraité en 1945. Le ralentissement économique a également renforcé le déficit des caisses de retraite complémentaire et le montant total des cotisations perçues est inférieur à celui des pensions servies.

 

La CFE-CGC s’oppose à la disparition du régime des cadres

La CFE-CGC, syndicat des cadres, est totalement contre la fusion des régimes complémentaires : Serge Savagna a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une solution efficace pour régler le problème, mais seulement une disposition qui contribue à le repousser. Il a rajouté que cette disposition va entrainer la disparition du collège et il n’existera plus de représentation spécifique des cadres.

Les syndicats des cadres préfèrent ainsi utiliser d’autres leviers tels que la décote sur les pensions pour réduire le déficit des régimes complémentaires, bien qu’il s’agisse de mesures plus radicales et plus douloureuses. De son côté, le patronat s’oppose à une hausse de cotisation, initiative de la CGT.

Il faut savoir que seule la CGT soutient la CFE-CGC dans cette contestation. L’organisation syndicale pourra convaincre les six autres négociateurs (partenaires sociaux) de ne pas cautionner la fusion des deux régimes complémentaires Agirc et Arrco, d’ici juin 2015.