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L’abattement dégressif entre 62 ans et 67 ans proposé par le patronat pour sauver les caisses complémentaires du privé déplait à près de sept Français sur 10 d’après un récent sondage.

Un récent sondage réalisé par l’IFOP a permis de savoir que 67 % des Français ne veulent pas de l’abattement dégressif entre 62 ans et 67 ans sur les retraites complémentaires du privé. Les résultats de cette enquête ont été publiés dans le Journal du Dimanche du 31 mai 2015.

1 003 personnes âgées de 18 ans et plus ont été interrogées et 67 % d’entre elles s’opposent à cette mesure qui figure parmi les préconisations du patronat pour rééquilibrer les finances des régimes complémentaires.

Les syndicats s’y opposent à l’unanimité

Au cours de la dernière séance de négociation pour assurer la survie des régimes complémentaires, les organisations syndicales étaient unanimes : elles sont contre cette disposition qui entrainerait une baisse de 40 % de la pension complémentaire des assurés qui décideront de partir en retraite à 62 ans.

De son côté, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, ne rejette pas complètement la mesure : en effet, il est prêt à accepter jusqu’à 10 % d’abattement et il faut qu’il soit temporaire. Ce haut responsable a précisé qu’il estime que ce taux est déjà élevé. La CFDT n’avalisera pas de signer un accord en juillet 2015si l’abattement est supérieur à ce seuil.

Laurent Berger a également indiqué que le patronat devrait assumer une part d’effort : les employeurs devront alors consentir une contribution financière pour redresser les finances des régimes complémentaires. La petite décote appliquée en cas de départ avant 67 ans devra ainsi s’accompagner d’une hausse de cotisations. Heureusement, le patronat a accepté de revoir sa copie à l'issue de la dernière réunion de négociation.

 

Un abattement dégressif et définitif

Rappelons que cette proposition a été durcie par le patronat dans la deuxième version de son document de travail. En effet, s’il était dégressif et temporaire dans le premier volet, il est devenu définitif. Ce durcissement devrait garantir une économie de 1,3 milliard d’euros d’ici 2017, de 8,3 milliards d’euros en 2020, de 12,2 milliards d’euros en 2030 et de 17,1 milliards d’euros en 2040. Les organisations syndicales décrient particulièrement la décote de 22 % pour un départ entre 62 ans et 63 ans.