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Benoît Hamon, le candidat à la présidentielle de 2017, a dévoilé son programme en vue d’améliorer la retraite des couples. Une des mesures de son programme consiste à généraliser l’attribution de trimestres de retraite entre conjoints.

Benoît Hamon : un programme de campagne pour améliorer la retraite des couples

La nouvelle idée de Benoît Hamon qui est incluse dans son programme de campagne ne manquera pas de plaire à un grand nombre. En s’exprimant le 16 mars dernier, le candidat à la présidentielle de 2017 a dévoilé qu’il permettra aux conjoints de se transférer des trimestres pour que chacun puisse toucher une retraite à taux plein.

Un programme concis et intéressant pour les seniors

Benoît Hamon a précisé qu’il compte optimiser le pouvoir d’achat en augmentant le minimum vieillesse de 10 %.

Il prévoit aussi de maintenir et d’étendre le dispositif des comptes pénibilité pour que chaque assuré puisse profiter d’une même durée de retraite en bonne santé. Les personnes soumises à des facteurs pénibles et qui remplissent certaines conditions pourront ainsi partir plus tôt.

Le candidat du parti socialiste a également indiqué qu’il ne repoussera pas l’âge de départ à la retraite.

Mais l’idée la plus intéressante est la possibilité pour les conjoints d’effectuer des transferts de trimestres validés afin d’augmenter les possibilités de prétendre à une retraite à taux plein. Guillaume Balas, le conseiller du candidat, a dévoilé qu’il s’agit d’une idée de Benoît Hamon, mais il faut préciser que cette mesure ne concernera que les trimestres cotisés qui excèdent le seuil minimal requis. Rappelons que le nombre de trimestres requis varie en fonction de l’année de naissance de 166 à 172 trimestres pour les personnes nées à partir de 1956. De plus, chaque assuré, quel que soit son statut, ne peut pas cotiser au-delà de 4 trimestres par an. Jusqu’à présent les assurés pouvaient racheter des trimestres, travailler plus longtemps ou bien liquider leurs droits en subissant une minoration.

Un transfert de trimestres avantageux

S’il s’agit d’une disposition souvent évoquée sous la forme d’une blague par les couples qui proches de la retraite, le transfert de trimestres entre conjoints est déjà actuellement possible, mais dans des proportions très restreintes. En effet, avant l’année 2010, seules les femmes pouvaient bénéficier de 8 trimestres au titre de la naissance de chaque enfant. Mais à partir de 2010, la Cour européenne de justice a permis que les 4 trimestres accordés au titre de l’éducation puissent être répartis entre le père et la mère avant les 4 ans de l’enfant. S’il s’agit d’une mesure plus équitable, elle n’a aucun sens sur le plan économique parce que le couple ne peut pas savoir à l’âge de 25 à 30 ans lequel des deux aura le plus besoin de ces trimestres.
Avec la nouvelle réforme de Benoît Hamon, cette opération sera possible juste avant la liquidation des droits à la retraite. À ce moment-là, les données financières seront plus claires et chacun pourra effectuer des calculs plus précis. Les trimestres seront alors mieux répartis pour améliorer le montant des pensions perçu.

Des simulations pour mieux comprendre

Pour un couple tous deux nés en 1957, sans enfant, mais ayant effectué des carrières bien remplies : l’homme a commencé à travailler plutôt parce que la femme a fait des études plus longues et il dispose de 174 trimestres, soit 8 de plus que ce qu’il lui faut pour toucher une retraite à taux plein. Ces trimestres ne lui rapporteront pas plus et il peut les transmettre à son épouse pour qu’elle puisse percevoir une pension de cadre à taux plein et améliorer les revenus du ménage. Le gain annuel est estimé à 3 740 euros pour le couple.

Il faut rappeler que les résultats d’une simulation demeurent aléatoires et les montants réels varieront encore en fonction des conditions d’applications de ces mesures. Il faut noter que le programme de Benoît Hamon ne parle pas du coût de cette nouvelle disposition pour la collectivité. Il faut également comprendre que lorsque la caisse de retraite perçoit moins de cotisations et que les assurés effectuent moins de rachat de trimestres, elle risque un déficit supplémentaire. La question du coût est donc un sujet important qu’il faut aborder.