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L’impact des réformes des retraites engagées depuis 2010 sera plus important que prévu, en particulier pour les assurés nés dans les années 1980. Ces restrictions concernent surtout la durée de cotisation et le montant des pensions.

Les effets des dernières réformes des retraites seront plus lourds pour la génération 1980

En constatant le déficit des régimes de retraite, les autorités compétentes ont dû prendre des décisions et adopter plusieurs mesures afin de garantir la pérennité des régimes de retraite et d’être toujours en mesure de payer les pensions de retraite des générations à venir.

Avec le départ massif de la génération du baby-boom, des restrictions supplémentaires seront bientôt applicables et les futurs retraités verront leur pouvoir d’achat s’amenuiser au fil des années.

Une étude récente réalisée par le ministère des Affaires sociales portant sur les réformes engagées entre 2010 et 2015 (loi Woerth de 2010, loi Touraine de 2014, les différents décrets incluant l’extension du dispositif carrières longues en 2012, les accords paritaires sur les retraites complémentaires) a confirmé que les impacts de ces nouvelles mesures seront conséquents en particulier pour les actifs nés au cours des années 1980.

Une retraite de plus en plus courte malgré une espérance de vie plus longue

Le ministère des Affaires sociales s’est focalisé sur quatre classes d’âge (1950, 1960, 1970 et 1980) afin d’évaluer et définir la durée de la retraite de chaque génération, après les différentes réformes et en tenant compte de l’augmentation de l’espérance de vie.

Les assurés nés en 1950, ceux qui sont partis en retraite en 2010, n’ont pratiquement pas été touchés par les réformes. Les effets des nouvelles mesures adoptées, notamment le report progressif de l’âge de départ en retraite (60 ans à 62 ans) et de l’âge automatique du taux plein (65 ans à 67 ans), ne sont ressentis qu’à partir de la génération 1960.

L’augmentation de la durée de cotisation, mesure adoptée en 2014, concerne les assurés nés à partir de 1970 et la génération 1980 sera la plus touchée : en effet, ces actifs qui ont actuellement la trentaine verront la durée de leur retraite réduite de près de deux ans (26,3 ans contre 28,1 ans) lorsque les conséquences des différentes mesures se cumulent. Par rapport à la génération 1950 qui profite de leur retraite pendant 25,8 ans, les assurés nés dans les années 1980 sont quelque peu lésés lorsque l’on sait que l’espérance de vie a augmenté.

Qu’en est-il de la pension de retraite ?

Le montant de la pension de retraite des assurés nés dans les années 1980 sera légèrement revu à la hausse grâce à l’allongement des carrières : une hausse de +3 % pour les femmes et de +1 % pour les hommes.

Cependant, si l’étude porte sur la durée de la retraite, les réformes instaurées (incluant les changements concernant les retraites complémentaires) vont entrainer une diminution des pensions de 4,5 % pour les assurés nés dans les années 1980, contre 1,3 % pour ceux qui sont nés en 1950.

Les résultats de cette étude inquiètent surement ceux qui songent à la retraite des générations suivantes (1990, 2000, 2010, etc.) : ces assurés paieront-ils le prix fort de ces réformes ? Les experts ont indiqué que ce ne serait pas forcément le cas. Par exemple, le nombre d’heures payées au SMIC, indispensables pour valider un trimestre, a été récemment revu à la baisse : 150 heures, contre 200 avant 2014.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que d’autres lois peuvent être promulguées entre temps. D’ici les années 2070 (dates de départ prévues pour la génération 2010), de nombreuses réformes peuvent encore être engagées, en fonction de l’évolution des finances de la Sécurité sociale.