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Le vieillissement entraine une baisse naturelle de l’ouïe. En cas de signes d’une perte auditive, un bilan auditif doit être réalisé dans un centre spécialisé. Ce test est le moyen le plus efficace de déterminer le type de déficience dont souffre le patient et d’évaluer le degré de perte d’audition. Dans quels cas se faire dépister et comment se déroule le bilan ?

Quand faut-il réaliser un bilan auditif ?

 
Les capacités auditives diminuent avec l’âge (on parle de presbyacousie), sans compter les éventuels traumatismes sonores subis à cause du bruit, ainsi que les maladies ayant potentiellement dégradé l’audition. En moyenne, la perte observée est de 0,5 dB par an une fois le cap des 65 ans franchi, puis elle augmente à 1,0 dB pour les plus de 70 ans, jusqu’à atteindre 2 dB annuels à partir de 80 ans.
 
Or, la perte auditive peut entrainer une diminution des capacités cognitives et affecter la qualité de vie. Une prise en charge précoce est essentielle, et elle passe par un contrôle de l’audition. Le bilan doit être systématique dès 60 ans, mais une consultation s’impose également dans les cas suivants :
  • baisse soudaine d’audition, généralement d’une seule oreille ;
  • sifflements et/ou bourdonnements intenses ;
  • difficultés de compréhension pendant les conversations (nécessité de monter le son des appareils, mélange des phonèmes…) ;
  • exposition fréquente au bruit dans un contexte privé ou professionnel ;
  • hypersensibilité à certains bruits du quotidien (hyperacousie) ;
  • prise de médicaments potentiellement toxiques pour les oreilles (ototoxiques) comme une chimiothérapie, les antibiotiques, les diurétiques, etc. ;
  • antécédents de problèmes auditifs ou de surdité au sein de la famille proche, particulièrement les ascendants ;
  • vertiges, otites et maux de tête à répétition.

Comment se passe un test d’audition ?

 
L’objectif du bilan d’audition est de mesurer le niveau auditif d’une personne. Il peut être effectué au cabinet d’un ORL ou par un audioprothésiste dans un centre spécialisé. Le test est normalement gratuit et dure entre 45 et 60 minutes, car il se découpe en différentes étapes :
  1. Consultation : le praticien interroge le patient concernant ses symptômes, ses habitudes, les conditions d’exercice de son métier, ses loisirs, ses éventuels antécédents personnels ou ceux de ses proches. Si le généraliste a déjà prescrit des examens, l’ORL en analyse les résultats.
  2. Otoscopie : il s’agit de l’examen physique de l’oreille externe, des conduits auditifs et des tympans, au moyen d’un instrument appelé otoscope. En l’absence d’obstruction des conduits auditifs, et si le tympan ne présente aucune anomalie, le médecin passe à l’étape suivante.
  3. Audiométrie : le patient est muni d’un casque et soumis à des sons sur une bande de fréquences variant entre 125 Hz (fréquence grave) et 8000 Hz (fréquence aiguë). Pour chacune d’entre elles, et pour chaque organe, le spécialiste cherche à déterminer le plus faible volume sonore que le sujet est en mesure de percevoir, autrement dit, le moment où un son devient inaudible. Un seuil auditif normal pour une fréquence donnée se situe entre 0 et 25 dB. De ces examens est tiré un audiogramme qui consiste en un graphique où toutes les fréquences testées (exprimées en hertz) sont reportées en abscisse, tandis que le niveau sonore (en décibels) est indiqué en ordonnée.
  4. Contrôle d’intelligibilité de la parole : cet exercice vise à évaluer la compréhension des mots au milieu de bruits divers.
  5. Test d’optimisation sonore : certains procèdent à un test complémentaire dans les conditions les plus proches possible du quotidien de la personne.
Si la perte d’audition est inférieure à 30 décibels, il convient de surveiller régulièrement son audition. Au-delà de ce seuil, la perte auditive est considérée comme légère. En fonction de la nature de la déficience et de sa gravité, un appareillage peut s’avérer nécessaire.