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Yannick Moreau, l’ancienne présidente de la Commission sur l’avenir des retraites s’est récemment exprimée devant l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Elle a déclaré que le nombre de manifestants du 10 septembre dernier ne devrait pas inciter les Français à penser que la réforme est superficielle. Rappelons que cette haute fonctionnaire était à la tête des experts qui ont établi le rapport remis au gouvernement pour préparer le projet de loi sur la réforme des retraites.

L’allongement de la durée de cotisation, une mesure structurante

Yannick Moreau a dit que s’il n’y a pas eu un million de manifestants, cela ne signifie pas que la réforme n’est pas importante. Elle a comparé la réforme actuelle avec celle de 2010 et indique que l’allongement de la durée de cotisation qui passera de 41,5 ans à 43 ans en 2035 est une mesure plus « structurante » et plus « contraignante ».
Elle a également insisté sur le fait que la réforme concerne tous les salariés et même les régimes spéciaux devront se plier à cette règle. Pour toucher une retraite à taux pleine, il faut cumuler un nombre de trimestres suffisant, ainsi, les grandes différences entre les régimes n’existeront plus parce qu’il n’y aura plus de départs prématurés dans le secteur public.
Le gouvernement a fait preuve de tact et de délicatesse : la suppression de ces avantages n’a pas été expressément annoncée pour éviter un tollé général. Par ailleurs, Yannick Moreau rappelle que la réforme a également été « très concertée ».

Quelques explications sur le déficit et certaines mesures

Madame Yannick Moreau a tenu à s’expliquer sur la question des déficits à résorber : le gouvernement et le rapport Moreau s’est toujours basé sur les 7,6 milliards de déficits du régime général seulement, pourtant le montant total s’élève à 20 milliards lorsque sont inclus les déficits des régimes spéciaux, des régimes complémentaires et des fonctions publiques. En effet, les salariés du privé ne sont pas les seuls concernés et il fallait considérer les 20 milliards et non les 7,6 milliards seulement.
La haute fonctionnaire a aussi justifié les décisions du gouvernement qui touchent les seniors à la retraite : selon elle, les nouveaux retraités profitent d’une bonne situation financière et fiscale, en revanche, les retraités plus âgés voient leurs revenus diminuer progressivement avec le mode d’indexation qui a changé : depuis 2013, leurs pensions sont indexées sur l’évolution des prix, avant, elles étaient réévaluées comme les salaires.