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La réforme des retraites a été engagée pour réduire le déficit des caisses de retraite et pour rectifier les injustices en améliorant la situation des assurés les plus précaires. Deux questions se posent : la réforme va-t-elle garantir la durabilité du système des retraites ? Les mesures choisies favorisent-elles l’équité ?

La réforme sera-t-elle durable ?

La durabilité de cette réforme repose sur le fait qu’elle puisse résorber les déficits des caisses de retraite. Le gouvernement a décidé de combiner des mesures de financement à court terme (hausse des cotisations) à des dispositifs de financement à long terme (allongement de la durée de cotisation).

Cependant, les recettes qui en découleront ne pourront renflouer que les caisses du régime général. En effet, le montant total des déficits s’élève à 20 milliards d’euros : 7,6 milliards d’euros pour le régime général, 8 milliards d’euros pour les retraites de la fonction publique et 4 milliards d’euros pour les régimes complémentaires (Agirc-Arrco).

Au cours des années à venir, le gouvernement sera contraint de trouver des solutions pour résorber les déficits du régime de la fonction publique et des régimes complémentaires.
Certains experts, notamment ceux de la Cour des comptes, estiment que cette réforme est basée sur des prévisions économiques trop optimistes. Rappelons que la réforme de 2010 n’a pas été efficace parce que la crise s’est justement aggravée.

La réforme est-elle équitable ?

La première réforme des retraites menée par la Gauche comporte des mesures de « justice » qui amélioreront la situation des femmes, des handicapés, des polypensionnés et des assurés les plus lésés du système.

La mise en place d’un compte pénibilité en 2015 est sans doute le dispositif le plus marquant et le plus original parce qu’il est « unique au monde ». Cette mesure offrira de nouveaux droits aux salariés du secteur privé qui ont travaillé dans des conditions pénibles.

Malgré toutes ces mesures qui favorisent l’équité, les syndicats des jeunes ne sont pas satisfaits : même si l’âge de départ n’a pas été repoussé, l’allongement progressif de la durée de cotisation de 41,5 ans à 43 ans les contraindra à travailler plus longtemps. En effet, comme l’entrée dans la vie active est retardée par des études plus longues, les stages obligatoires et le chômage qui concerne un grand nombre de jeunes, le départ à 62 ans sera impossible pour la plupart d’entre eux.