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La revalorisation à 0,3 % des pensions de retraite est une mauvaise nouvelle pour les retraités qui devront subir en 2019 et 2020 une baisse de leur pouvoir d’achat. Malgré la grogne des séniors qui se sentent exploités et discriminés, le gouvernement continue à mettre en place les mesures qu’il juge nécessaires pour revaloriser le travail.

Revalorisation des pensions : perte de pouvoir d’achat pour la majorité des retraités

Les retraités ne décolèrent pas, le gouvernement campe sur sa position. Depuis le début de l’année, les retraités français se mobilisent pour faire entendre leur voix concernant les différentes mesures du gouvernement qui les ont touchés de plein fouet. Aujourd’hui, leur colère est amplifiée par la revalorisation des pensions de retraite qui ne sera que de 0,3 point par an en 2019 et en 2020.

Le Président de la République Emmanuel Macron a en effet décidé de désindexer les pensions de retraite par rapport à l’inflation. Pourtant, une hausse à un niveau largement inférieur à celui de l’inflation (2,3 % en un an selon l’INSEE) risquerait d’engendrer une importante perte de pouvoir d’achat pour les pensionnés. Cette mesure que le gouvernement juge nécessaire est pour les retraités un vrai coup de massue d’autant plus que 60 % d’entre eux doivent déjà faire face cette année à la hausse de 1,7 point de la cotisation sociale généralisée (CSG).

Selon l’analyse faite par l’ancienne rapporteuse générale du Budget et députée PS spécialiste des finances publiques Valérie Rabault, les différentes mesures du gouvernement font perdre aux séniors quelques centaines d’euros par an. En effet, la hausse de la CSG, la désindexation des pensions, l’augmentation des taxes sur le fioul et l’essence, la baisse de certaines allocations (APL entre autres) sont autant de facteurs qui enlèvent aux retraités une partie de leur argent. À compter de cet automne, environ 80 % des retraités bénéficieront de la suppression d’un tiers de la taxe d’habitation, une mesure qui ne risque malheureusement pas de couvrir la perte.

Les retraités perdent de plus en plus confiance en l’État et considèrent cette revalorisation à 0,3 % discriminatoire. C’est d’ailleurs ce que pense le président d’honneur de l’Union française des retraités Christian Bourreau qui ne cache pas son mécontentement et ses inquiétudes quant à l’avenir. Selon ses dires, les retraités se sentent niés, insultés et mis en marge du reste de la population.

Le chef de l’État a demandé aux séniors de faire un effort afin de l’aider à revaloriser le travail. Plus qu’un effort, la contribution des retraités afin de donner un coup de pouce aux actifs est un réel sacrifice. Il faut en effet savoir que la grande majorité des 13 millions de retraités français sont indéniablement les perdants dans cette histoire. Afin de connaitre exactement jusqu’à combien d’euros de pouvoir d’achat en moins la revalorisation à 0,3 % va engendrer, il faut prendre des exemples concrets.


 Quelques exemples concrets de perte de pouvoir d'achat pour les retraités :

Exemple 1 :

Un couple de retraités de moins de 65 ans perçoit une pension de 2 050 euros par mois.

  • Il paie en 2017 la somme de 800 euros au titre de la taxe d’habitation.
  • En une année, le couple consomme 1 000 litres d’essence pour leur voiture et 2 200 litres de fioul pour leur chauffage.
  • En prenant 2017 comme référence, le couple économise en 2018 la somme de 267 euros sur la taxe d’habitation, mais doit s’acquitter de 418 euros au titre de la CSG et de 174 euros relatifs aux taxes Hulot sur le fioul et l’essence.

Il comptabilise ainsi 325 euros de pouvoir d’achat en moins pour cette année 2018 . En 2019 en revanche, le couple économise 533 euros en taxe d’habitation, mais la revalorisation de la pension à 0,3 % avec une inflation à 2,3 % engendre un manque à gagner de 492 euros. À cela s’ajoutent une CSG de 418 euros et des taxes hulot de 312 euros. La perte de pouvoir d’achat pour le couple atteint alors les 689 euros.

Exemple 2 :

Une personne seule âgée de moins de 65 ans perçoit une pension de 1 340 euros par mois.

  • Elle paie en 2017 la somme de 600 euros au titre de la taxe d’habitation.
  • En une année, elle consomme 500 litres d’essence pour sa voiture et 1 100 litres de fioul pour son chauffage.
  • En prenant 2017 comme référence, cette personne économise en 2018 la somme de 200 euros sur la taxe d’habitation, mais doit s’acquitter de 273 euros au titre de la CSG et de 87 euros relatifs aux taxes Hulot. Elle comptabilise alors 160 euros de pouvoir d’achat en moins pour cette année. En 2019 en revanche, cette personne économise 400 euros en taxe d’habitation, mais la revalorisation de la pension à 0,3 % avec une inflation à 2,3 % engendre un manque à gagner de 322 euros. À cela s’ajoutent une CSG de 273euros et des taxes hulot de 156 euros. La perte de pouvoir d’achat atteint ainsi les 351euros.

Revalorisation du minimum vieillesse

Le gouvernement n’a pas oublié de préciser qu’il porte un intérêt tout particulier à l’égard des personnes en situation difficile avec la revalorisation du minimum vieillesse. Dans le cas d’un retraité au minimum vieillesse par exemple, il gagne en pouvoir d’achat en 2018 et en 2019 puisqu’il est exonéré de taxe d’habitation et de CSG. Tout compte fait, les retraités au minimum vieillesse semblent les seuls à bénéficier d’une revalorisation à un niveau acceptable.