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Alors qu'on n'en finit pas de procrastiner autour des réformes qui permettraient d’anticiper la vertigineuse accélération du vieillissement de la population qui se profile, les années 2000 marquent la consolidation d’un système complexe d’aide et prise en charge des personnes âgées en France. C’est à cette époque-là, en effet, que sont votées les principales lois qui vont organiser ce système.
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A la fin des années 70, le climat économique s’assombrit fortement : chocs pétroliers, ralentissement de la croissance, explosion du chômage. C’est aussi à cette époque-là que s’amorcent les politiques de décentralisation, avec la loi Defferre du 2 mars 1982, qui confient aux départements la responsabilité de l’action sociale et de l’aide sociale à destination des personnes âgées. C’est dans ce contexte de décentralisation, de restriction budgétaire et de maîtrise des dépenses de protection sociale que se met en place une nouvelle ère des politiques vieillesse.
On passe ainsi d’une approche de la gérontologie sociale prônée par le rapport Laroque à une approche pathologique et médicale du vieillissement mettant l’accent sur les incapacités des personnes âgées. Les politiques vieillesse ne visent plus l’inclusion sociale, mais bien la prise en charge de la dépendance. Une prise en charge comptable : on mesure les incapacités, on détermine la quantité d’aide et on définit le coût associé.
Suivant cette logique, la méthode et classification de la grille AGGIR se déploient au cours de la décennie 90 pour devenir l’instrument national de mesure du niveau de dépendance d’une personne âgée à partir duquel on va déterminer les moyens de sa prise en charge.
Malgré ce changement d’approche, on continue à soutenir les dispositifs de maintien à domicile comme l’avait préconisé le rapport Laroque, mais cette fois en encourageant la diversification des modes d’intervention. On facilite l’emploi direct entre particuliers et on ouvre le secteur de l’aide à domicile aux entreprises à but lucratif.
Passer de la volonté politique à la structuration d’un système, il en faut du temps, surtout quand l’argent, le nerf de la guerre, fait défaut. Les années 90 auront été celles de cette lente structuration, pas toujours très équilibrée entre les territoires, mais qui aura vu aboutir la première prestation légale en nature destinée spécifiquement aux personnes âgées dépendantes, la Prestation spécifique dépendance (PSD). Un aboutissement de courte durée pour cette prestation qui sera revue et corrigée avec les grandes lois organisatrices des années 2000.
Véronique Cayado
Docteure en psychologie
Institut Oui Care
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Véronique Cayado
Docteure en psychologie
Institut Oui Care
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Les pharmaciens peuvent désormais vacciner contre la Covid-19 depuis mi-mars 2021, mais les problèmes d’approvisionnement en doses ralentissent la campagne.
Depuis la mi-mars, en plus des centres de vaccination et des cabinets de médecins, les Français peuvent se faire vacciner contre la Covid-19 en pharmacie. Bien que l’indisponibilité des doses et surtout le récent tollé au sujet de l’AstraZeneca freinent la campagne, la prise de rendez-vous est ouverte. Cet article le point sur les différentes modalités.
Dès la publication du décret autorisant la vaccination par les pharmaciens, 14 000 d’entre eux, sur un total de 18 827, ont passé commande pour des flacons d’AstraZeneca, qui se stocke sans problème dans leur réfrigérateur. Les contraintes de conservation (pour le Moderna) et l’obligation de présence d’un médecin (pour le Pfizer et le Moderna) limitent pour l’instant le choix des vaccins en officine. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle que l’injection doit être réalisée par des professionnels formés, dans un local séparé du reste de l’officine.
La distribution des deux premiers flacons a été prévue pour mi-mars, mais elle est pour l’heure suspendue temporairement à la demande des autorités. Les départements enregistrant le fort taux de contamination ont toutefois pris une légère avance, les doses ayant été réceptionnées par les pharmacies un peu plus tôt.
Le flou demeure en revanche pour les semaines suivantes. Ce manque de visibilité explique la nécessité pour les pharmaciens de prendre des pré-réservations et de s’engager à rappeler les individus concernés une fois les doses disponibles. Sur le long terme, à raison de dix vaccinations quotidiennes, les officines devraient pouvoir effectuer un million de vaccinations hebdomadaires.
Pour se faire vacciner, les personnes doivent prendre rendez-vous pour la première injection ou s’inscrire via une plateforme en ligne dédiée. Le maintien de la date est cependant conditionné à la livraison du vaccin. Le vaccin coûte 7,90 euros, mais sur présentation de sa carte vitale, l’Assurance maladie le rembourse intégralement.
Aucune limite d’âge ni restriction liée à une éventuelle maladie n’est imposée pour la vaccination en pharmacie. Toutefois, considérant l’insuffisance de doses, la fédération a recommandé de prioriser :
Les personnes âgées de 50 à 74 ans ne souffrant d’aucune pathologie seront prises en charge lors de la deuxième vague, dont la date reste à déterminer. En revanche, sont contraints de s’adresser à un centre ou à un médecin les profils suivants :
Une fois en officine, le patient répond à un questionnaire visant à vérifier son éligibilité à la vaccination : maladies, fièvre, prise d’anticoagulant, troubles de la coagulation, antécédents d’allergie, date du dernier test Covid...
En cas de doute, il sera redirigé vers son médecin traitant. Un temps d’observation de 15 minutes après l’injection permet d’écarter le risque de réaction allergique.
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Lorsque le maintien à domicile n’est plus possible, le choix de la maison de retraite ne doit pas être dicté uniquement par la disponibilité des places. Il existe en effet plusieurs types de structures :
La perte d’autonomie totale ou partielle engendre des coûts pour les soins, l’hébergement en établissement spécialisé, la rémunération d’aides à la personne à domicile, mais surtout l’aménagement du logement. De plus en plus de personnes âgées choisissent en effet de rester chez elles, ce qui implique diverses adaptations :
Certains départements prévoient un soutien plus large sous conditions de ressources. Dans les Hauts-de-Seine, un ergothérapeute et un technicien du bâtiment offrent une visite-conseil gratuite dans le cadre de l’aide APA Habitat. S’y ajoutent 3000 euros de financement pour les futurs travaux.
En complément des aides publiques, pour éviter de supporter les coûts de la dépendante ou les faire peser sur leurs proches, les seniors ont l’option de l’assurance dépendance.
Une date limite d’adhésion à une assurance dépendance est fixée (entre 74 et 77 ans pour la plupart des compagnies). Plus la souscription est tardive, plus le risque associé au profil de l’assuré est élevé, ce qui fait grimper d’autant le coût de la couverture en plus du niveau de dépendance et de la rente souhaitée.
Même en bénéficiant de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), certains seniors peuvent donc ne pas répondre aux critères de dépense de l’assureur et être privés de leur rente.
Le délai de carence ne s’applique pas si la dépendance intervient à la suite d’un accident. Le délai de franchise doit par ailleurs être inférieur à 90 jours. Pour rappel, il s’agit du délai séparant la date de reconnaissance de la dépendance et celle du paiement de la pension par l’assureur.