L’année démarre sous les meilleurs auspices pour le secteur de l’assurance-vie avec une collecte nette (différence entre cotisations et retraits) de 2,4 milliards d’euros. Selon France Assureurs, ce chiffre équivaut à la collecte totale de 2023. Les unités de comptes ont été le principal moteur de cette performance, contrairement aux fonds euros, en net ralentissement.

Collecte record de 2,4 milliards d’euros en début d’année

Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, a salué un début d’année « sur les chapeaux de roues ». Dans le détail, les dépôts effectués le mois dernier sur les contrats ont grimpé, atteignant un pic historique à 15,9 milliards d’euros, soit un bond de 12 %. En parallèle, les prestations, qui se composent des rachats et des versements en faveur des bénéficiaires désignés par les souscripteurs décédés, se sont établies à 13,5 milliards d’euros, leur hausse ayant ralenti à +3 %.

La différence entre ces deux éléments, communément appelée « collecte », a ainsi signé un record absolu à 2,4 milliards d’euros, a annoncé Franck Le Vallois. Tous supports d’assurance-vie confondus, l’encours affiche un taux de progression annuelle de 2,5 % et atteint un niveau à 1 933 milliards d’euros pour le premier mois de l’année.

Face à cette performance exceptionnelle, les livrets réglementés comme le Livret A, le LDDS (Livrets de développement durable et solidaire) font pâle figure, pénalisés par le gel de leur taux à 3 % jusqu’en février 2025.

Selon le directeur de la fédération professionnelle des assureurs, « les épargnants ont misé sur la prudence en décembre ». Par ailleurs, cette période est synonyme de dépenses importantes en raison des fêtes. En janvier, cette phase d’observation étant terminée, et grâce aux étrennes, les versements ont explosé.

Une performance exceptionnelle dopée par les unités de compte

Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne, ajoute que « les Français profitent traditionnellement du début d’année pour rééquilibrer leurs placements financiers. Une partie des liquidités est alors orientée vers des placements à long terme ». En outre, le taux d’épargne élevé a constitué un levier essentiel pour l’assurance-vie en 2023, à 17,6 % du revenu disponible brut, voire à 17,9 % au quatrième trimestre. Les évolutions des deux principaux types de placements sont néanmoins opposées.

• d’un côté, les unités de compte, qui incluent les actions et obligations cotées en bourse, ont permis 4,7 milliards d’euros de collecte en janvier. En dépit d’un risque plus important, une rémunération plus attractive a attiré les épargnants vers les UC, dont la part sur le montant total des cotisations de 39 % à 44 % en seulement un an ;
• à l’inverse, les fonds en euros continuent de perdre du terrain, et subissent une décollecte nette de 2,3 milliards d’euros. En effet, la garantie du capital n’a pas suffi à compenser un rendement moindre, souvent inférieur à celui du Livret A.

Des sondages récents ont permis de savoir que 52 % des Français sont prêts à épargner de 30 euros à 200 euros par mois. De plus en plus de Français se tournent à nouveau vers l’assurance-vie.