Un récent sondage a permis de savoir que les Français ne veulent pas être placés en maison de retraite en cas de dépendance. 80 % des Français continuent de privilégier le maintien à domicile en cas de dépendance selon un sondage Odoxa de 2021.
D’après les dernières études de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) en 2024, les Français ne veulent pas être placés en maison de retraite en cas de perte d’autonomie. Les personnes interrogées étaient peu nombreuses à considérer le placement en maison de retraite comme une solution en cas de dépendance.
Des résultats qui varient en fonction des niveaux de revenus
Que ce soient eux-mêmes ou leurs proches, 80 % des personnes sondées privilégient le maintien à domicile et 20 % seulement envisagent le placement en maison de retraite en cas de dépendance. Certains justifient leur choix par le sentiment de culpabilité ressenti en cas de placement et d’autres par le coût exorbitant affiché par les établissements un coût moyen de 2 100 à 2 500 euros par mois selon les établissements en 2024.
Cependant, il faut savoir que les résultats varient considérablement lorsque les personnes interrogées sont catégorisées selon le niveau de leurs revenus : par exemple, les familles aisées sont plus nombreuses (23 %) à plébisciter le placement en maison de retraite par rapport aux ménages plus modestes (14 %).
À horizon 2050, le nombre de personnes âgées dépendantes pourrait atteindre environ 3 millions, ce qui accentuera les besoins en aide à domicile et en établissements spécialisés. Les dépenses publiques pour la dépendance dépassent aujourd’hui 30 milliards d’euros par an, avec une nécessité croissante d’adaptation des services et de financement des aidants professionnels et familiaux.
L’État, premier responsable du financement de la dépendance
Sur les 80 % de Français qui privilégient le maintien à domicile, 30 % projettent d’accueillir la personne dépendante chez eux, 30 % s’occuperont de leur proche dépendant à son domicile et 22 % envisagent d’engager des aidants à domicile. Toutefois, d’après le constat de la Drees, lorsque la perte d’autonomie survient, le placement en maison de retraite reste souvent la solution retenue, en particulier lorsque le niveau de dépendance est élevé.
La majorité des Français pensent que la prise en charge de la dépendance relève en grande partie des pouvoirs publics, ce rôle étant de plus en plus crucial face à l’augmentation du nombre de seniors dépendants.
Le rôle de l’État dans la prise en charge de la dépendance est soutenu par les seniors de plus de 50 ans.
60 % des Français ont déclaré qu’ils sont prêts épargner davantage pour disposer de revenus suffisants en cas de dépendance. Lorsque les personnes interrogées sont catégorisées en fonction de leur niveau de vie, les plus aisés sont plus motivés pour augmenter leur épargne.
Par ailleurs, la forte progression des besoins en aides professionnelles à domicile (estimée à +20 % à 10 ans, +60 % à 30 ans) et le nombre d’aidants familiaux (entre 8 et 11 millions) impliquent des adaptations majeures des politiques publiques, notamment en matière de financement, recrutement et développement de solutions innovantes.