CNBF : la caisse de retraite des avocats, salariés et indépendants
La Caisse nationale du barreau français (CNBF) a été créée en 1948 pour gérer la retraite des avocats. D’abord intégré à la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL), l’organisme est devenu indépendant dès 1954.
1- Qui est affilié ?
La CNBF est la caisse obligatoire des avocats français, qu’ils soient indépendants ou salariés. Ils y cotisent pour se constituer une retraite de base et une pension complémentaire.
2- Un zoom sur les cotisations
a- Les cotisations de base
Il existe trois formes de cotisations de base à la CNBF :
- la contribution équivalente, également appelée droits de plaidoirie, est versée par les avocats indépendants et les cabinets. La totalité de ces sommes doit suffire pour couvrir le tiers des dépenses annuelles du régime : à chaque plaidoirie, les avocats s’acquittent d’un droit. Lorsque l’année s’achève et que le montant est inférieur aux prévisions, l’avocat ou le cabinet doit payer la différence : il s’agit de la contribution équivalente.
- La cotisation forfaitaire augmente avec l’ancienneté et les femmes en sont exonérées pour l’année de naissance de leur enfant. En 2025, la cotisation forfaitaire en début d’activité est de 286 euros, et le montant augmente avec l’ancienneté selon les barèmes publiés par la CNBF, avec un taux proportionnel de cotisation fixé à 3,20 % sur le revenu plafonné à 297 549 euros.
- Une cotisation de 2 % du revenu professionnel de l’avant-dernière année (soit l’année 2014 pour la cotisation de 2016) à partir de la troisième année d’exercice. Le revenu professionnel est plafonné et ce seuil était de 273 000 euros en 2012. Tous les ans, la CNBF fixe le montant de la cotisation forfaitaire qui remplace cette troisième cotisation pour les avocats qui travaillent depuis moins de trois ans. Plus tard, lorsque les revenus réels correspondant à ces années sont connus, les assurés peuvent procéder à une régularisation, à moins qu’ils ne cessent de travailler.
La CNBF reçoit également les cotisations versées par le conjoint collaborateur et le conjoint associé. Le montant est calculé sur la base d’une partie du revenu du cabinet qui varie entre 25 % et 50 %.
– Les cotisations pour la retraite complémentaire : En 2025, les taux des cotisations pour la retraite complémentaire ont été mis à jour. La cotisation proportionnelle obligatoire est désormais de 3,20 % sur le revenu net plafonné à 297 549 euros. Les plafonds de tranches et les pourcentages des cotisations complémentaires sont adaptés selon les barèmes annuels publiés par la CNBF sur leur site officiel.
3-Départ en retraite
Les avocats affiliés à la CNBF doivent remplir les mêmes conditions que les salariés du régime général : ils doivent attendre l’âge légal de départ à la retraite qui varie de 60 ans à 62 ans en fonction de l’année de naissance. Il est toutefois possible de partir plus tôt au titre d’un handicap ou d’une carrière longue. Il faut savoir que ces départs anticipés ne sont accessibles qu’aux assurés qui remplissent les conditions prévues par la loi.
La retraite de base à la CNBF est forfaitaire et non proportionnelle aux revenus professionnels. En 2025, la pension annuelle de base à taux plein est de 18 964 euros. Les avocats ayant validé moins de 60 trimestres perçoivent une pension réduite, tandis que ceux ayant plus de 220 trimestres bénéficient d’une majoration. La retraite complémentaire est calculée en points acquis selon les cotisations versées, similaire au régime Agirc-Arrco.
4-Décote et surcote
5-Qu’en est-il de la pension de réversion ?
Que gère le CNBF ?
Cette caisse gère pour les avocats : – Le régime de base obligatoire de l’assurance vieillesse – Le régime complémentaire d’assurance vieillesse Les avocats sont obligatoirement affiliés à la CNBF, qu’ils officient à la Cour d’Appel, à la Cour de Cassation ou au Conseil d’Etat.Missions de la CNBF
– Gestion des cotisations du régime de base des avocats – Gestions des cotisations de retraite complémentaire – Gestion de l’invalidité / Décès – Gestion de l’aide socialeLa CNBF gère ainsi le montant des cotisations versées par ses membres, l’appel aux cotisations, mais également leur recouvrement.
Depuis octobre 2024, des débats législatifs ont opposé la profession d’avocats et le gouvernement concernant l’autonomie de la CNBF. La profession défend l’indépendance de la caisse face aux projets législatifs qui pourraient limiter son pouvoir de gestion, notamment sur le régime de retraite de base. Un mouvement intersyndical a manifesté, exigeant le retrait des alinéas portant atteinte à cette autonomie.