L’organisation autonome des professions libérales se compose de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) et des 10 sections professionnelles. Toutes professions libérales, à l’exception des avocats, cotisent auprès de ce régime de base, mais ils dépendent de caisses complémentaires différentes. Le calcul de votre retraite de profession libérale devient plus simple grâce à l’outil disponible sur le site de retraite.com.
Le calcul de la retraite de base des professions libérales repose sur un système par points. La pension de base dépend de :
Le nombre de points cumulés au cours de la carrière professionnelle en fonction des cotisations versées.
- La valeur annuelle du point définie par arrêté.
 - Le taux de liquidation de la pension qui correspond à un taux maximal de 50 % du revenu annuel moyen, atteignable si l’assuré a cotisé pendant la durée requise pour bénéficier du taux plein, soit généralement 172 trimestres (43 ans) pour la génération 1973 et suivantes.
 - Si la durée d’assurance est inférieure, une décote est appliquée. Une surcote est accordée en cas de cotisations au-delà de l’âge légal avec un nombre suffisant de trimestres.
 - Ce taux maximal est de 50 %, non 100 %.
 
Si cette durée de cotisation n’est pas suffisante, une décote est appliquée au montant maximal. Par contre, si l’assuré a continué à cotiser au-delà de l’âge légal de départ et qu’il a acquis des points supplémentaires, il bénéficiera d’une surcote.
Pour calculer le montant de la pension de base, il faut appliquer la formule suivante :
Pension de base = nombre de points cumulés x valeur annuelle du point x taux de la pension
Le calcul du nombre de points acquis différencie les périodes d’activité avant et après le 1er janvier 2004 :
- Avant 2004, chaque trimestre validé permettait l’acquisition de 100 points.
 - Depuis 2004, le système est basé sur les cotisations payées : la première cotisation correspond à environ 8,73 % du revenu jusqu’au plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), générant jusqu’à 557 points par an.
 
Une deuxième cotisation de 1,87 % sur la part du revenu comprise entre 1 et 5 fois le PASS permet l’acquisition de jusqu’à 25 points.
Ces valeurs sont ajustées annuellement avec le PASS (47 100 € en 2025) et les taux évoluent notamment en 2026.
Le passage de 450 points et 100 points aux valeurs actuelles (557 et 25 points maximum, respectivement) doit être précisé pour éviter l’obsolescence.
Il faut noter que chaque assuré peut également cumuler des points supplémentaires en effectuant un rachat de trimestres au titre des années civiles d’activité professionnelle qui n’ont pas permis de valider 4 trimestres d’activité ou bien au titre des années d’études supérieures sanctionnées par un diplôme, si le régime des professions libérales a été le premier régime auprès duquel il a cotisé après ses études. Il faut savoir que chaque assuré n’a droit qu’à 12 trimestres rachetés.
100 points supplémentaires peuvent également être accordés au titre du trimestre civil pendant lequel l’assuré a accouché d’un enfant. L’invalidité requérant l’assistance d’un tiers donne droit à 200 points supplémentaires par année civile concernée. En cas d’incapacité d’exercice de sa fonction pendant 6 mois, l’assuré obtient 400 points par année civile concernée.
Le Taux de la pension varie en fonction de la durée d’assurance : lorsque l’assuré a cumulé un nombre de trimestres suffisant pour liquider ses droits à taux plein, il touchera la pension maximale. Le nombre de trimestres requis varie d’une génération à l’autre et il augmentera encore progressivement en fonction de la date de naissance de l’assuré, avec la nouvelle réforme :
Année de naissance  | Nombre de trimestres requis  | Age légal de départ  | Age du taux plein  | 
1952  | 164  | 60 ans et 8 mois  | 65 ans et 8 mois  | 
1953  | 165  | 61 ans  | 66 ans  | 
1954  | 165  | 61 ans et 4 mois  | 66 ans et 4 mois  | 
1955  | 166  | 61 ans et 8 mois  | 66 ans et 8 mois  | 
1956  | 166  | 62 ans  | 67 ans  | 
1957  | 166  | 62 ans  | 67 ans  | 
1958  | 167  | 62 ans  | 67 ans  | 
1959  | 167  | 62 ans  | 67 ans  | 
1960  | 167  | 62 ans  | 67 ans  | 
1961  | 168  | 62 ans  | 67 ans  | 
1962  | 168  | 62 ans  | 67 ans  | 
1963  | 168  | 62 ans  | 67 ans  | 
1964  | 169  | 62 ans  | 67 ans  | 
1965  | 169  | 62 ans  | 67 ans  | 
1966  | 169  | 62 ans  | 67 ans  | 
1967  | 170  | 62 ans  | 67 ans  | 
1968  | 170  | 62 ans  | 67 ans  | 
1969  | 170  | 62 ans  | 67 ans  | 
1970  | 171  | 62 ans  | 67 ans  | 
1971  | 171  | 62 ans  | 67 ans  | 
1972  | 171  | 62 ans  | 67 ans  | 
1973  | 172  | 62 ans  | 67 ans  | 
En complément, rappelons que depuis 2023, la durée d’assurance requise pour le taux plein progresse progressivement pour atteindre 172 trimestres (43 ans) pour les générations nées à partir de 1973. Cette évolution est conforme à la réforme des retraites en vigueur.
Par ailleurs, les cotisations minimales ont été récemment réévaluées à environ 566 € en 2025, correspondant à 450 fois le SMIC horaire, ce qui impacte le montant minimal de la retraite des professionnels libéraux.
Enfin, il est conseillé aux assurés de consulter régulièrement les informations officielles via la CNAVPL et Info-Retraite pour suivre les évolutions réglementaires en matière de retraite des professions libérales.
Si l’assuré ne remplit pas les conditions de durée qui permettent de toucher une pension à taux plein, sa pension de base est minorée : le coefficient de minoration applicable est de 1,25 % par trimestre maquant, dans la limite de 20 trimestres, soit 25 % du montant maximal. Il faut savoir qu’il peut éviter cette décote et bénéficier du taux plein même s’il ne dispose pas de la durée d’assurance nécessaire, s’il attend l’âge du taux plein qui varie de 65 ans à 67 ans avant de faire sa demande de retraite.
Les seniors qui continuent à travailler au-delà de l’âge légal de départ et qui ont déjà cumulé un nombre de trimestres suffisant pour liquider leurs droits à taux plein bénéficient d’une surcote au moment de leur départ : un coefficient de majoration de 1,25 % par trimestre supplémentaire cotisé est applicable sur leur pension depuis 2009.
La CNBF, la caisse des avocats libéraux
Les avocats libéraux et salariés cotisent auprès de la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF), qui gère leur régime de retraite de base et complémentaire. Leur régime a des spécificités, avec des régimes supplémentaires au sein de certains barreaux, comme celui de Paris, pour garantir un niveau de pension complémentaire.
Depuis la loi Fillon et les réformes successives, le régime de base de la CNBF est aligné sur celui des autres professions libérales et suit le système par points.
Les conjoints d’avocats peuvent bénéficier de droits en tant que conjoints collaborateurs ou en exerçant la profession d’avocat eux-mêmes, notamment en matière de retraite.
Pour les informations détaillées et mises à jour, il est recommandé de consulter directement le site officiel de la CNBF.
La retraite complémentaire des professions libérales
Les professions libérales cotisent auprès de caisses complémentaires différentes en fonction de leur section professionnelle. En revanche, les conditions de liquidation et de versement des pensions sont les mêmes. La pension complémentaire doit être liquidée en même temps que la retraite de base.
Chaque section professionnelle est composée de plusieurs sous-sections (obligatoires ou semi-obligatoires) qui permettent aux assurés de déterminer le niveau de leur cotisation. Pour connaitre ses droits, il faut s’adresser aux responsables de la section professionnelle dont on dépend.
Le calcul de la pension complémentaire est le même pour toutes les sections professionnelles :
Pension complémentaire = nombre de points cumulés au cours de la carrière x valeur annuelle du point
Voici un tableau qui résume les dix sections professionnelles et différentes professions qui y sont affiliées :
Caisses  | Professions  | 
CAVAMAC  | Agents généraux d’assurance  | 
CIPAV  | Techniciens, ingénieurs, architectes, géomètres, conseils et artistes libéraux, experts agricoles et fonciers  | 
CARPIMKO  | Auxiliaires médicaux  | 
CARCDSF  | Chirurgiens-dentistes, sages-femmes  | 
CAVEC  | Experts-comptables  | 
CARMF  | Médecins  | 
CAVOM  | Officiers ministériels  | 
CARPV  | Vétérinaires  | 
CRN  | Notaires  | 
CAUP  | Pharmaciens  |