Vous êtes plus de 2,7 millions d’autoentrepreneurs selon les chiffres de l’URSSAF. Mais avez-vous droit à la retraite ? Si oui, de quel montant ? Il faut savoir que les indépendants « autoentrepreneurs » bénéficient d’un régime social simplifié : ils cotisent bien pour une retraite de base et une retraite complémentaire.
Des changements majeurs sont intervenus récemment, notamment en 2025, concernant les taux de cotisations des autoentrepreneurs, la validation des trimestres et le cumul des pensions de retraite. La Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) a publié des mises à jour pour 2025 concernant notamment les montants de chiffre d’affaires nécessaires pour valider les trimestres et le plafond de revenus pour le cumul emploi-retraite.
Caisse de retraite des autoentrepreneurs
L’autoentrepreneuriat est une option de plus en plus attrayante pour les actifs séduits par la perspective de développer leur propre « business », d’autant plus que les démarches de création d’entreprise sont simplifiées. Et en tant qu’autoentrepreneurs, vous cotisez aussi à l’assurance vieillesse. Pour votre retraite, vous êtes affiliés à un régime de base et un régime complémentaire obligatoires.
Auto-entrepreneur : Quelle caisse de retraite pour quel secteur d’activité ?
La caisse de retraite des autoentrepreneurs dépend toujours de leur secteur d’activité, avec une distinction importante mise à jour en 2025 :
- Commerçants et artisans : affiliés au régime général (Assurance Retraite) depuis la disparition du RSI devenu SSI.
- Professions libérales : les activités libérales non réglementées inscrites avant 2028 continuent d’être affiliées à la CIPAV. Les libérales non réglementées inscrites depuis 2018 relèvent du régime général.
- En 2025, les taux de cotisation et modalités de validation de trimestres ont été révisés pour mieux refléter cette nouvelle organisation.
Commerçants et artisans
Les commerçants et les artisans sont attachés au régime général depuis le 1ᵉʳ janvier 2020. En effet, le RSI (Régime Social des Indépendants) est devenu la SSI (Sécurité sociale des Indépendants), l’interlocuteur étant la caisse de l’Assurance retraite du lieu de résidence social.
Professions libérales
Pour les professions libérales, la gestion de la retraite dépend de l’activité exercée : réglementée (architectes, psychothérapeutes, ostéoptahes, moniteurs de ski…) ou non réglementée (conseil, formation, coaching, médecines douces, community management…).
- les activités affiliées à la CIPAV : libérales non réglementées inscrites avant 2028 + activités libérales réglementées ;
- les activités affiliées au régime général : libérales non réglementée inscrite depuis 2018.
Retraite et autoentreprenariat : comment ça fonctionne ?
Les nombreuses obligations relatives à la création d’une activité individuelle sont beaucoup moins contraignantes depuis que le micro-entreprenariat a remplacé en janvier 2016 le statut d’autoentrepreneur. La grande spécificité du statut de microentrepreneur est en effet une démarche simplifiée pour s’acquitter des charges sociales et pour la comptabilité. Une partie du chiffre d’affaires d’un microentrepreneur finance ainsi son régime de retraite (retraite de base et retraite complémentaire) et couvre ses différentes obligations sociales.
Pour rappel, un contribuable bénéficie de ce statut si son chiffre d’affaires ne dépasse pas certains plafonds (Source economie.gouv) :
- 188 700 € de CA hors taxes pour les activités de vente de marchandises, de vente à consommer sur place et de fourniture de logement ;
- 77 700 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC).
La validation des trimestres dépend du chiffre d’affaires déclaré, avec des montants actualisés en 2025. Le taux plein est désormais atteint à l’âge légal de 64 ans (hors cas spécifiques). Pour valider un trimestre, un seuil de chiffre d’affaires minimum doit être atteint par activité, avec un minimum annuel global augmenté en 2025 (ex : 1 782 € de revenus par trimestre selon la circulaire CNAV 2024/40).
Validation de trimestre de retraite pour les autoentrepreneurs
Chaque mois (ou trimestre) vous déclarez votre chiffre d’affaires à l’URSSAF. Les cotisations et contributions sociales auxquelles vous êtes assujettis servent en partie au financement de votre retraite. Mais un certain montant de CA doit être atteint pour valider un trimestre.
Voici les montants à déclarer :
| Nature de l’activité
|
CA minimum pour 1 trimestre |
CA minimum pour 2 trimestres | CA minimum pour 3 trimestres | CA minimum pour 4 trimestres |
| Vente de marchandises / activité commerciale / Hébergement et restauration | 1 746 € | 3 492 € | 5 238 € | 7 128 € |
| Prestation de services artisanale ou commerciale (BIC) | 1 000 € environ | 2 000 € | 3 000 € | 4 000 € |
| Prestation de services commerciale ou artisanale et professions libérales non réglementées
(BNC) |
Environ 1 250 € | 2 500 € | 3 750 € | 5 000 € |
| Professions libérales réglementées
(BNC) |
Environ 1 000 € | 2 000 € | 3 000 € | 4 000 € |
Ces chiffres sont indicatifs et dépendent aussi des abattements appliqués sur le chiffre d’affaires selon le type d’activité. La CIPAV n’a pas encore communiqué ses montants précis pour 2025.
Par exemple : Un autoentrepreneur faisant de la prestation de service (livraison à domicile par exemple) déclarant 10 000€ de chiffre d’affaires par an, pourra valider 3 trimestres.
Bon à savoir
Même si vous cumulez une activité d’autoentrepreneur et de salarié, vous ne pourrez valider que 4 trimestres par an.
En 2025, un auto-entrepreneur retraité qui poursuit une activité indépendante peut acquérir de nouveaux droits à la retraite complémentaire, jusqu’à un plafond annuel de 2 355 € bruts.
Le cumul emploi-retraite est facilité avec certaines limites de revenus selon le secteur : par exemple 47 100 € par an pour les professions libérales. Ces nouveautés sont issues des réformes applicables depuis le 1er janvier 2025. La validation des trimestres est assujettie à des seuils actualisés, et la pension complémentaire est recalculée en fonction des revenus d’activité effectifs.
Demande de liquidation des droits à la retraite
Un autoentrepreneur peut liquider ses droits à la retraite en une seule demande via le site info-retraite.fr.
Le calcul des droits à la retraite de base pour un auto-entrepreneur affilié au régime général s’effectue selon les règles des salariés du privé : moyenne des 25 meilleures années de revenu (plafonné), taux de liquidation appliqué à cette moyenne, avec application possible d’une décote ou surcote selon le nombre de trimestres validés. Les trimestres validés peuvent inclure des périodes spécifiques (maternité, chômage…).
Depuis la réforme récente, le nombre requis pour avoir une retraite à taux plein est de 172 trimestres (43 ans), mais il peut varier selon l’année de naissance.
Les affiliés de la CIPAV cotisent quant à eux pour acquérir des points et perçoivent, une fois à la retraite, une pension de base et une retraite complémentaire.
