Des témoignages bouleversants recueillis par l’ONFV dévoilent les problèmes des personnes âgées qui vivent dans les Ehpad. La mort ne leur fait plus peur, parce qu’ils ont cessé d’exister depuis un certain temps déjà.
L’Observatoire national de la fin de vie a mené des études auprès de seniors vivant en Ehpad et leurs proches. Ils ont publié plusieurs rapports recueillant des témoignages poignants, alertant sur les problématiques actuelles rencontrées par ces personnes.
Ce rapport a été remis à la ministre de la Santé et à la ministre en charge de l’Autonomie. Il donne un aperçu des conditions de vie en Ehpad : Il faut savoir que, tous les ans, plus de 90 000 résidents décèdent en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ce chiffre stable souligne l’importance de la qualité de l’accompagnement en fin de vie.
L’exclusion, une première mort pour les personnes âgées
Les seniors se sentent totalement inutiles et exclus de « la vraie vie » : ils ne travaillent plus et ne se déplacent plus comme avant. Il faut aussi noter que les progrès récents dans la prise en charge en Ehpad mettent désormais l’accent sur des activités de stimulation cognitive et physique pour maintenir le lien social et l’autonomie des résidents, composante essentielle de la lutte contre l’exclusion et la souffrance psychique.
En plus, trois quarts des personnes admises en maison de retraite n’y vivent que par nécessité.
D’autre part, les proches sont rongés par un sentiment de culpabilité, mais doivent quand même penser à préserver leur vie privée.
Les maisons de retraite : « un miroir de la démence »
Selon des études plus récentes, environ 50% à 60% des résidents en Ehpad souffrent de troubles cognitifs liés à des maladies comme Alzheimer, ce qui impacte fortement l’ambiance et la vie collective. Les seniors en bonne santé subissent des traumatismes psychiques quotidiens en assistant aux crises et au déclin de leurs voisins, renforçant leur peur de la dépendance et de la maladie.
Toutes les 40 minutes, une personne âgée admise à l’hôpital trouve la mort. L’Observatoire recommande ainsi une meilleure présence médicale permanente en Ehpad, notamment d’infirmières diplômées d’État, pour réduire les hospitalisations inutiles.
En outre, la sensibilisation aux directives anticipées et aux volontés exprimées par les résidents progresse : désormais environ 40% des résidents abordent ou ont anticipé la question de la fin de vie avec leurs proches, favorisant un accompagnement adapté. La plupart d’entre eux ne supportent pas d’entendre leurs voisins malades qui souffrent pendant une longue période avant de rendre l’âme : « pourvu que cela ne m’arrive pas », « à quoi ça sert de vivre un mois de plus ou de moins ? ». 5 % des personnes âgées rédigent une lettre pour dévoiler leurs souhaits sur leur fin de vie et 33 % ont préféré désigner une personne de confiance pour s’en charger.