Le contrat d’assurance-vie permet d’épargner et de bénéficier d’un cadre fiscal avantageux. Cependant, en cas de retrait sur son assurance-vie, le souscripteur devra verser des impôts sur les intérêts qu’il a touchés.
Assurance-vie : fiscalité en cas de retrait partiel ou total
Le souscripteur d’une assurance-vie profite d’une exonération d’impôt intéressante lorsqu’il effectue des versements sur son contrat. Il faut, toutefois, noter qu’il doit s’acquitter de certains impôts sur les intérêts qu’il a retirés. Informez-vous sur le montant des impôts et des prélèvements qu’il faut verser en cas de retrait total ou de retrait partiel.
I) Prélèvements et impôts en cas de retrait total
Lorsque l’assuré demande la clôture de son contrat d’assurance-vie, l’assureur lui verse la totalité des sommes disponibles (versements = intérêts).
1- Les gains sont comptabilisés dans le revenu imposable
Depuis le 1er janvier 2018, la fiscalité de l’assurance-vie a été unifiée sous le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou « flat tax » de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux) pour les gains des contrats, notamment pour les versements effectués après le 27 septembre 2017. Le choix entre barème progressif et prélèvement forfaitaire reste possible uniquement pour les contrats souscrits avant cette date ou certains cas spécifiques.
Par exemple, si un assuré décide de clôturer une assurance-vie après plus de 8 ans de détention et avec des intérêts estimés à 15 000 euros, en septembre 2012, il pourra choisir le prélèvement forfaitaire : l’assureur versera alors pour son compte un impôt de 1 125 euros (prélèvements sociaux non inclus). Il profite, par la suite, d’un crédit d’impôt équivalant à 7,5 % des produits perçus, plafonnés à 9 200 euros pour un couple, soit un montant de 690 euros qui s’ajouteront à l’impôt dû au titre de l’année 2012.
Sous certaines conditions, des exonérations fiscales sur les gains peuvent s’appliquer en cas de licenciement, d’invalidité de l’assuré ou de son conjoint/PACS, ou de cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire.
Ces exonérations concernent uniquement les rachat effectués durant l’année en cours du sinistre ou dans des délais précis, et l’assuré doit rester sans emploi selon les règles en vigueur.
Les exonérations qui découlent de la date du contrat
Les contrats souscrits avant le 1er janvier 1983 ou avant le 27 septembre 1997 n’ont pas la même fiscalité selon les primes versées après ces dates. Pour les contrats souscrits avant le 27 septembre 1997, les primes versées avant cette date bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu sur la part des produits correspondants. Ces règles prennent en compte les versements exceptionnels plafonnés à 30 489,6 euros. En revanche, les primes versées après le 27 septembre 1997 sont soumises à la fiscalité classique.
Il est aussi important de rappeler que les prélèvements sociaux à 17,2 % s’appliquent systématiquement sur les gains au moment du rachat ou du dénouement du contrat, indépendamment du mode d’imposition de l’impôt sur le revenu.
Pour les contrats souscrits avant le 26 septembre 1997 et sur lesquels des primes ont été versées après cette date, l’exonération d’impôt sur le revenu s’applique à la part des produits qui correspondent aux primes versées avant le 26 septembre 1997. Cette règle est également valable pour la part des produits qui correspondent à certaines primes versées jusqu’au 31 décembre 1997 : il s’agit des versements effectués sur les contrats à versements programmés et les primes exceptionnelles plafonnés à 200 000 F (30 489,6 euros).
Comme cette méthode n’est pas adaptée aux contrats multisupports, à cause des arbitrages possibles entre les diverses unités de compte, les assureurs privilégient « la méthode globale » pour ces contrats.
2- Les souscripteurs s’acquittent des prélèvements sociaux sur leurs gains
Il faut savoir qu’outre les impôts, des prélèvements sociaux sont également perçus : les règles de versement ne sont pas les mêmes pour les contrats monosupport (fonds en euros seulement) et pour les contrats multisupport. Il s’agit de la contribution sociale généralisée (CSG) à 8,2 %, de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) à 0,5 %, du prélèvement social et de ses contributions additionnelles à 6,8 %. Depuis le 1er juillet 2012, le « taux global » de ces prélèvements s’élève à 15,5 %.
Pour les contrats monosupport : l’assureur paye les prélèvements sociaux tous les ans au moment de l’inscription en compte des intérêts. En cas de rachat, les prélèvements sociaux ne s’appliquent qu’aux intérêts générés entre la date de la dernière inscription en compte et celle du rachat. Par exemple, si le rachat est effectué au 1er septembre 2016 sur un contrat dont les intérêts sont inscrits en compte tous les 31 décembre, l’assureur doit verser des prélèvements sociaux sur les intérêts générés entre le 31 décembre 2015 et le 31 août 2016 au taux global de 15,5 %. Ainsi, ces prélèvements ont déjà été déduits avant que le titulaire du contrat ne perçoive ses gains.
Lorsque le montant des prélèvements sociaux déjà reversés sur la portion en euros du contrat est supérieur aux prélèvements qu’il faut verser sur l’ensemble des produits au moment du rachat (pour les contrats présentant une moins-value globale), l’assureur vous reverse directement le trop payé.
II) Prélèvements et impôts en cas de retrait partiel
Il faut savoir que le retrait partiel est possible à n’importe quel moment et n’entraine pas la clôture du contrat, parce que les sommes versées sur l’assurance-vie restent toujours disponibles.
Comment calcule-t-on les produits imposables ?
Montant du rachat partiel – (primes versées x montant du rachat partiel/valeur du rachat du contrat)
Par exemple, si le souscripteur a versé un montant total de 100 000 euros et si le contrat est estimé à 150 000 euros, pour un rachat de 50 000 euros :
Produits imposables = 16 667 euros = (50 000 – (100 000 x 50 000)/150 000)
La différence qui vaut 33 333 euros et qui correspond à la part des primes incluses dans le rachat n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu.
N. B. Pour les contrats souscrits il y a plus de 8 ans, il est possible de limiter le montant des retraits afin d’être exonéré d’impôt sur le revenu en appliquant une formule dérivée de celle recommandée par l’administration fiscale :
- pour une personne seule : Montant du rachat partiel = 4 600 euros/((valeur de rachat – total des primes versées)/valeur de rachat)
- pour un couple marié ou pacsé : Montant du rachat partiel = 9 200 euros/((valeur de rachat – total des primes versées)/valeur de rachat)
Si nous reprenons l’exemple du contrat alimenté par des primes de 100 000 euros, d’une valeur de 150 000 euros, tant que le montant des sommes retirées n’excède pas 27 600 euros, le couple est exonéré d’impôt sur le revenu.
Le cas des contrats multisupports en perte
Par exemple, si le souscripteur a versé une prime totale de 100 000 euros sur son contrat d’assurance-vie en unités de compte et qu’il décide d’effectuer un rachat partiel de 30 000 euros, alors que la valeur du contrat n’est plus que de 80 000 euros, au moment du rachat partiel, le montant de la prime remboursée est plafonné à 30 000 euros sur le plan fiscal. Ainsi, il reste sur le contrat 100 000 – 30 000 = 70 000 euros. Si, après 24 mois, le titulaire du compte demande le rachat total de son assurance-vie, qui ne vaut plus de 70 000 euros, il n’y aura plus de gain imposable (70 000 70 000).
