Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a publié en juin 2025 ses prévisions actualisées concernant la situation financière du système français de retraite jusqu’en 2070. Selon ce dernier rapport, le déficit budgétaire du système restera structurel, aggravé à 0,8 % du PIB en 2070 malgré la réforme récente, avec un solde déficitaire dès 2024, ce qui est plus inquiétant que les projections antérieures pour cette période.
Préparez votre retraite grâce aux atouts de l’Assurance-vie
Comparez gratuitement les principaux contrats en assurance-vie
Ces projections sont naturellement susceptibles d’évoluer suivant les conditions politiques et économiques des 50 prochaines années. Mais elles permettent aux futurs retraités d’estimer leur pension afin de mettre en place au plus tôt, ou d’ajuster leur stratégie d’épargne retraite. Voici les enseignements importants de ce rapport annuel.
Recul progressif de l’âge moyen de départ à la retraite à 64,5 ans en 2070
Comme attendu, l’âge moyen de départ à la retraite des Français augmentera progressivement. De 62,6 ans en 2021, il est projeté atteindre environ 64 ans vers 2030, avec une hausse modérée par la suite jusqu’à environ 64,5 ans en 2070.
Cette évolution est la conséquence des réformes successives mises en œuvre pour favoriser l’emploi des seniors et prolonger leur vie professionnelle.
Ces dispositions contraignent les travailleurs à rester en activité plus longtemps afin de compléter la durée d’assurance requise et pouvoir liquider leurs droits.
Augmentation de l’espérance de vie à 65 ans en 2070
Le COR prévoit une hausse de l’espérance de vie à 65 ans d’ici à 2070, avec 26,7 ans et 24,8 ans respectivement pour les femmes et pour les hommes. En comparaison avec les données démographiques de 2023, le gain est de 3,1 ans et 5 ans. Bien que positive, cette évolution pose des défis considérables en matière de financement de la retraite, puisqu’elle se traduit par une augmentation du nombre de futurs pensionnés, sur une période plus longue.
Les jeunes générations vont profiter d’un allongement de la durée de retraite
Malgré un accès plus tardif à la retraite, les actifs de la génération 2000 pourraient prétendre à une durée de retraite de 27 ans, soit un gain d’une année par rapport aux personnes nées au début des années 90. Cela représente deux années de plus que celles nées en 1945 et trois années de plus que les retraités actuels, dont l’année de naissance se situe entre 1965 et 1970. Cette perspective implique cependant de disposer des ressources financières nécessaires pour en profiter pleinement, ce qui exige une bonne planification.
Le niveau de vie des retraités et le taux de remplacement en baisse
D’ici à 2070, le pouvoir d’achat des retraités devrait diminuer, avec un taux de remplacement passant de 75 % aujourd’hui pour un employé non cadre à environ 66 %, tandis que le rapport entre pensions et salaires devrait s’éroder, accentuant les besoins d’épargne complémentaire pour préserver les conditions de vie.
En outre, le rapport entre la pension nette et la dernière rémunération nette, désigné par « taux de remplacement », devrait décroitre de manière significative d’ici à 2070. Pour un employé non-cadre du secteur privé qui part aujourd’hui avec une pension à taux plein, ce ratio est de 75 % du dernier salaire perçu. Il tombera à 66 % pour un actif ayant un profil similaire de la génération 2000. Si le COR ne mentionne pas de prévisions concernant les cadres, ceux-ci sont encore moins bien lotis, avec un taux de remplacement de 52,90 % pour les bénéficiaires du taux plein.
Bon à savoir
Dans le cadre de la dernière réforme des retraites, l’âge légal de la retraite recule de trois mois par année de naissance à partir du 1er septembre 2023. Ce mécanisme vise à atteindre l’objectif d’un âge minimum de 64 ans en 2030. Parallèlement, la durée de cotisation requise pour prétendre bénéficier d’une pension à taux plein est fixée à 43 annuités, soit 172 trimestres, avec un trimestre supplémentaire ajouté chaque année.
À noter : Depuis la réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite recule de trois mois par année de naissance afin d’atteindre 64 ans en 2030. Par ailleurs, la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein est progressivement portée à 172 trimestres (43 annuités), avec un trimestre supplémentaire chaque année. Ces mesures sont au cœur des projections du COR qui anticipent un impact significatif sur le système à long terme.