Bien comprendre le fonctionnement et le calcul de la pension de retraite
Les trimestres
La durée de cotisation au régime général de Sécurité sociale (et à d’autres régimes obligatoires) est calculée en trimestres. En principe, le cotisant ne part à la retraite qu’une fois la durée d’assurance minimale remplie, laquelle est justement calculée à partir de ces trimestres.
Bon à savoir : Valider un trimestre ne consiste pas à travailler trois mois. En effet, un trimestre est acquit lorsque le travailleur cotise sur un revenu correspondant à un montant minimum. Ledit montant évolue chaque année puisqu’il est calculé en fonction du Smic horaire de l’année considérée. Jusqu’en 2013, cette somme minimale représentait 200 fois le Smic horaire. Depuis l’année 2014, elle est passée à 150 fois.
En 2017, le cotisant doit gagner
- 1 464 € (soumis à la cotisation) pour acquérir un trimestre,
- 2 928 € pour deux trimestres,
- 4 392 € pour trois trimestres
- et 5 856 € pour quatre trimestres
Un cotisant ayant validé plus de trimestres que ceux requis pour un départ à la retraite n’obtient pas forcément une surcote. En effet, seuls les trimestres travaillés après l’âge légal de la retraite lui assure un tel avantage. Par contre, ces trimestres supplémentaires engrangés avant l’âge légal lui confèrent des points (de retraite complémentaire) en plus qui ont une conséquence positive sur son retraite globale.
Taux plein et retraite entière
Le calcul de la pension de retraite est un exercice assez pointu qui prend en compte plusieurs paramètres, à savoir :
- Le taux de liquidation
- Le revenu annuel moyen
- Le coefficient de proratisation
Pour bénéficier d’une pension de base dite « à taux plein », une condition d’âge ou une condition de durée d’assurance retraite (trimestres ou annuités) doit être remplie par l’intéressé et ainsi obtenir un taux de liquidation de 50%.
Pour les Salariés ce taux plein représente donc 50% du salaire annuel moyen obtenu à partir des 25 meilleures années du cotisant. Concrètement, quelle que soit sa durée d’assurance retraite, l’assuré obtient une retraite à taux plein s’il atteint l’âge du taux plein automatique qui se situe entre 65 et 67 ans selon sa date de naissance.
Le cotisant a également droit à ce taux de 50% si à l’âge de la retraite, il réunit le nombre de trimestres requis à savoir de 160 à 166 en fonction de sa date de naissance. D’autres critères permettent aussi d’obtenir une retraite à taux plein comme une retraite anticipée avant l’âge légal ou encore une inaptitude au travail entre l’âge légal et l’âge du taux plein.
Par ailleurs, un assuré peut obtenir une retraite dite « entière » ou « pleine » s’il dispose d’un coefficient de proratisation égal à 1. Ce taux est le rapport entre le nombre de trimestres validés et la durée d’assurance maximum. Il influe considérablement sur la réduction du montant de la pension. Ainsi, une personne bénéficiant d’une retraite à taux plein reçoit une retraite entière uniquement si elle a validé le nombre de trimestres requis pour sa génération. Si tel n’est pas le cas, et malgré le taux plein de 50%, le montant de sa pension de retraite est déterminé en fonction du nombre de trimestres effectivement validés.
Exemple :
Arrivé à l’âge de 66 ans (l’âge du taux plein étant de 65 à 67 ans selon la date de naissance), un cotisant n’a validé que 128 trimestres (inférieurs à la durée d’assurance maximum de 160 trimestres).
Le coefficient de proratisation est donc de 0,8 (128 / 160) puisqu’il n’a engrangé que 80% de la durée d’assurance requise. Sa pension de retraite s’élève donc à 50% (taux plein) de 80% de son salaire moyen (toujours obtenu à partir de ses 25 meilleures années de travail). En bref, il ne reçoit donc que 40% de son salaire moyen.
Pour les fonctionnaire, le calcul s’éffectue sur la base des 6 derniers mois de salaire
Le minimum contributif
Institué en 1983, le minimum contributif est une allocation versée aux salariés ayant rempli le nombre de trimestres requis et ayant cotisé à la retraite sur de faibles salaires. Dans ce cas, si le montant de la pension de retraite est inférieur au minimum contributif, le retraité bénéficie de ce seuil.
Depuis le 1er janvier 2025, le minimum contributif de base s’élève à environ 709 € par mois pour les bénéficiaires remplissant les conditions de durée d’assurance, avec un minimum contributif majoré pouvant atteindre 847 € par mois. Cette revalorisation est annuelle, indexée notamment sur le SMIC et les mesures récentes issues de la réforme des retraites.
À compter de 2025, le minimum contributif est revalorisé chaque 1er janvier selon le SMIC, avec un montant majoré également ajusté. La réforme récente prévoit aussi que jusqu’à 24 trimestres d’assurance vieillesse parent au foyer (AVPF) ou d’allocation de vie active (AVA) sont réputés cotisés pour le calcul du minimum contributif majoré. Cette mesure vise à soutenir les parents ayant interrompu ou réduit leur activité professionnelle.
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