Succession dans une famille recomposée : les essentiels à savoir

Image de Ludovic Herschlikovitz
Ludovic Herschlikovitz
LinkedIn
Rate this page
En l’absence de testament, la succession constitue souvent un véritable casse-tête. Elle l’est d’autant plus quand il s’agit d’une famille recomposée, c’est-à-dire lorsque chacun des conjoints a un ou plusieurs enfants d’une précédente union. Comment bien préparer sa succession ? Quelles solutions privilégier pour veiller à l’intérêt du conjoint survivant ? A quoi peuvent prétendre les enfants propres au conjoint décédé ? Les enfants du conjoint survivant peuvent-ils hériter du conjoint décédé ? Autant de questions auxquelles on essaiera de répondre.

Le choix du régime matrimonial est primordial pour veiller à l’intérêt du conjoint

Il est judicieux de bien choisir le régime matrimonial pour éviter d’éventuels conflits à l’avenir. Si le but est de préserver l’intérêt du conjoint survivant, il faut bien choisir le régime matrimonial. Le mariage sous le régime de la communauté de biens partage le patrimoine commun en parts égales. Cependant, les enfants du défunt héritent toujours de leur réserve héréditaire, qui correspond à une partie minimale du patrimoine (en fonction du nombre d’enfants : 1/2 pour un enfant, 2/3 pour deux enfants, 3/4 pour trois enfants ou plus). La succession porte ainsi sur les biens personnels du défunt et sur sa part dans le patrimoine commun, qui sera partagée conformément à la loi successorale, incluant la réserve héréditaire des enfants issus de précédentes unions.
Dans le cas où le régime communautaire ne convient pas au couple et qu’il opte pour un régime de séparation de biens, lors du décès d’un des conjoints, si ce dernier n’a pas laissé de testament ni fait de donation à son conjoint, le conjoint survivant reçoit un quart de la succession en pleine propriété, mais il n’a plus le droit à l’usufruit viager. L’usufruit revient aux enfants du défunt. Cette règle est issue de la législation successorale en vigueur et ne permet pas au conjoint survivant de bénéficier automatiquement d’un droit viager sur le patrimoine.

Et s’il y a donation ou testament ?

Si avant de mourir, le défunt a eu le temps de faire des donations à son conjoint ou s’il a pu de rédiger un testament, il peut faire en sorte que son conjoint bénéficie de l’usufruit du patrimoine légué ou bien tout simplement lui faire profiter de la quotité ordinaire disponible ou encore lui léguer un quart en pleine propriété et les trois quarts restants en usufruit. Au décès du conjoint survivant qui a bénéficié de l’usufruit, l’usufruit s’éteint et la pleine propriété revient aux enfants du défunt. Ainsi, les enfants du premier décédé héritent du patrimoine en pleine propriété après l’extinction de l’usufruit du conjoint survivant.
Il est important de rappeler que la loi protège les héritiers réservataires, principalement les enfants du défunt, qui ont droit à une part minimale appelée réserve héréditaire. En 2025, cette réserve correspond à : 1/2 pour un enfant, 2/3 pour deux enfants, et 3/4 pour trois enfants ou plus. La quotité disponible, partie restante du patrimoine, peut être attribuée librement par testament ou donation. Par ailleurs, le conjoint survivant, en l’absence d’enfant, devient réservataire à hauteur de 25 % du patrimoine, ce qui peut impacter la planification successorale.

Bien répartir le patrimoine, de son vivant

Avant de mourir (peut-être même bien avant), le légataire peut personnaliser la répartition du patrimoine qu’il compte léguer et faire savoir de manière explicite à son conjoint et à ses enfants qui héritera de quoi. Il sera alors judicieux de déterminer précisément les droits pour certains biens (plein propriété, nue propriété, usufruit). Si le but de la manœuvre est surtout d’assurer un revenu pérenne au conjoint survivant, le mieux à faire est de lui léguer soit un logement locatif qu’il pourra exploiter à sa guise ou encore un portefeuille de titres afin qu’il puisse percevoir régulièrement des dividendes ou des coupons. Et ainsi, les enfants du défunt pourront hériter des autres biens qui ne produisent pas de revenus, et ce, en pleine propriété. Autre alternative et toujours dans l’intérêt du conjoint survivant, la constitution d’une Société Civile Immobilière (SCI) qui sera alors le propriétaire des biens. Le conjoint survivant en sera alors désigné comme gérant et ses prérogatives en seront alors accrus. La dernière possibilité pour veiller à l’intérêt du conjoint survivant est la souscription d’une assurance-vie dont il serait bien sûr le bénéficiaire. Celle-ci ne sera pas comptée comme faisant partie du patrimoine légué et ne sera donc pas concernée par la succession (pas de droits ou de frais de succession à payer).

De plus, il est conseillé d’anticiper la succession par des outils juridiques adaptés, incluant la rédaction de testaments clairs, la réalisation de donations entre époux, ou encore la souscription d’assurances-vie avec désignation précise des bénéficiaires. Ces stratégies aident à protéger le conjoint survivant tout en respectant les droits des enfants issus de familles recomposées.

Comparez les assurances vie

Performances, frais,
simulateur d’épargne
Comparez les meilleurs
contrats

Bien vieillir

Vous recherchez un prestataire
pour vous ou un parent ?
Aménager son logement, solutions
d’hébergement, aide à domicile…

Bilan retraite

Votre bilan retraite gratuit avec les services en ligne officiels : simulez votre retraite en temps réel, actualisez votre relevé de carrière et accédez à des conseils personnalisés via votre espace personnel Info-Retraite et Ma retraite publique. Ces outils sont régulièrement mis à jour pour refléter les dernières réformes et règles en vigueur.

Mutuelle Sénior

Vous avez plus 55 ans ?
Comparez les mutuelles et
économisez jusqu’à 300 €/ an !

Obsèques

Libérez vos proches de
la charge financière liée
à l’organisation de
vos obsèques

Préparez votre retraite avec le PER

Calculez votre avantage fiscal selon votre effort d’épargne et déduisez jusqu’à 37 094 € de vos impôts en 2025 pour les salariés, ou jusqu’à 87 135 € pour les travailleurs indépendants, conformément aux plafonds légaux en vigueur. (plafond actualisé). Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque contribuable et peut évoluer en fonction des décisions législatives ou réglementaires. Il est recommandé de se référer aux textes officiels ou de consulter un conseiller fiscal avant toute décision.