La retraite du président de la République intéresse de plus en plus les Français. En effet, il semble évident pour bon nombre de citoyens que connaitre la pension touchée par un ancien Chef d’État fait partie de leurs droits en tant que contribuables. De plus, les rémunérations des hauts personnages de l’État ne sont plus, depuis longtemps, un secret pour le grand public.

Le statut du président de la République
La pension correspondant à la retraite du président de la République, telle qu’établie par l’article 19 de la loi n° 55-366 du 3 avril 1955, est aujourd’hui remise en question. En 2020, Emmanuel Macron a annoncé sa renonciation à cette retraite spécifique, et un projet de réforme vise à intégrer la retraite du président au régime universel par points, ce qui signifierait la suppression de l’actuelle pension correspondant au traitement indiciaire brut d’un conseiller d’État. Cette réforme est cependant sujette à une modification constitutionnelle et n’est pas encore adoptée.
La pension correspondant à la retraite du président de la République est fixée par l’article 19 de la loi n° 55-366 du 3 avril 1955, publiée au Journal officiel du 6 avril 1955. Selon ce texte, la pension annuelle d’un ancien président de la République française est égale au « traitement indiciaire brut d’un conseiller d’État en service ordinaire ».
La retraite de base
En 2025, le montant de la retraite de base d’un ancien président est estimé à environ 5 496,71 € brut par mois selon les dernières données, mais ce dispositif est appelé à disparaître avec la réforme des retraites qui vise à intégrer la retraite du président dans le régime universel par points. Ce changement remettra en cause ce mode de calcul forfaitaire et devrait aligner la retraite sur les cotisations effectives.
La retraite de l’ancien président pourra à terme provenir de droits accumulés sur l’ensemble de sa carrière et du régime universel par points, et pourra se cumuler avec d’autres pensions issues d’autres activités. La « retraite spécifique » liée uniquement à la fonction présidentielle tend à être supprimée.
La retraite complémentaire
L’ancien président de la République ne bénéficie plus automatiquement d’une rente liée à son siège à vie au Conseil constitutionnel. En effet, Emmanuel Macron a renoncé à son siège, et depuis la mort de Valéry Giscard d’Estaing, aucun ancien président ne siège au Conseil constitutionnel. Il n’existe donc plus de rente dite liée au Conseil constitutionnel comme retraite complémentaire pour un ancien président.
Il est également possible pour le président en exercice de souscrire une assurance vieillesse auprès d’une compagnie d’assurance ou d’une banque s’il souhaite améliorer sa pension au moment de sa retraite.
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Des avantages en nature
 
Il convient de souligner que le statut d’ancien président de la République offre des avantages en nature qui compensent l’absence de régime de retraite complémentaire. Ainsi, l’ex-Chef d’État bénéfice d’un appartement de fonction équipé et meublé où travaillent en permanence deux personnes de service. Il a également droit à une voiture de fonction avec deux chauffeurs et à sept collaborateurs en charge de son secrétariat. De surcroit, deux policiers garantissent sa protection rapprochée tandis qu’une sécurité spéciale garde son domicile privé.
Des avantages en nature demeurent pour les anciens présidents, notamment : un appartement de fonction meublé, voiture avec chauffeurs, protection rapprochée et gratuité sur certains transports publics SNCF en première classe et sur Air France en classe affaires. Ces prestations demeurent à la charge de l’État et n’ont pas été remis en cause à ce jour. Enfin, s’il séjourne à l’étranger, il est hébergé dans une résidence consulaire par l’ambassade de France sur place. Toutes ces dépenses sont à la charge du contribuable français.
Les modalités de liquidation de la retraite
La liquidation de la retraite d’un président de la République peut se faire dès qu’il atteint 60 ans. Elle n’est pas conditionnée par le nombre de mandats effectués par l’élu ni de leur durée.
Actuellement, la retraite spécifique du président peut être liquidée dès 60 ans sans condition liée aux mandats ou aux cotisations, mais cette situation est appelée à évoluer avec la réforme des retraites qui envisage l’intégration dans le régime universel où les droits seront proportionnels aux cotisations et à la durée des activités. Cette réforme reste en débat et non encore mise en œuvre.