L’ingénieur peut exercer soit en profession libérale soit en tant que salarié, soit dans la fonction publique, ou encore au sein de l’armée. La retraite des ingénieurs dépend ainsi du statut même de sa fonction.
La retraite des ingénieurs-conseils
La retraite des ingénieurs de la profession libérale dépend de la Caisse Interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (CIPAV). Sont notamment concernés par cette retraite des ingénieurs-conseils et les gérants majoritaires de toute société d’exercice libéral.
Pour accéder à une pension à taux plein, les ingénieurs-conseils doivent avoir cotisé sur une durée variant entre 160 et 172 trimestres selon leur année de naissance, conformément aux règles actuelles d’âge légal et de durée d’assurance.
a) L’âge de départ à la retraite
Ils peuvent prendre leur retraite à l’âge légal qui dépend de leur année de naissance (souvent 62 ans ou plus pour les générations récentes). Les départs anticipés pour carrière longue sont possibles dès 58 ans voire 60 ans sous conditions notamment de début de carrière et nombre de trimestres cotisés, avec des critères révisés régulièrement.
b) Minoration, majoration
En revanche, si l’assuré ne respecte pas la durée requise pour bénéficier d’une pension à taux plein, un coefficient de minoration sera appliqué. Dans le cas contraire, le montant de la retraite des bénéficiaires qui ne liquident leur pension qu’après 60 ans ou au-delà de la durée minimale de service d’une pension à taux plein se verra majoré de 0,75% par trimestre supplémentaire.
c) Une retraite complémentaire pour les ingénieurs-conseils
Les ingénieurs-conseils affiliés à la CIPAV sont tenus de cotiser pour une assurance retraite complémentaire. Le montant des cotisations dépend du niveau de revenus professionnels des intéressés.
À noter que les cotisations versées par les ingénieurs-conseils servent à acquérir des points. Le montant de la pension dépend alors du cumul de points de chacun. La valeur du point pour la retraite complémentaire CIPAV est mise à jour régulièrement ; par exemple, elle était de 1,3544 euros en 2024. Il convient de se référer au site officiel de la CIPAV pour les valeurs actuelles.
La pension de cette retraite complémentaire peut être liquidée dès que l’adhérant atteint 65 ans, ou à partir de 60 ans s’il respecte les conditions de liquidation à taux plein de la pension du régime de base, voire avant 60 ans en cas de départ anticipé.
La retraite des ingénieurs salariés
La retraite des ingénieurs salariés relève du régime général. Tout ingénieur en fait partie dès lors qu’il travaille pour un ou plusieurs employeurs.
a) Durée de cotisation
Pour accéder à une pension à taux plein, l’ingénieur salarié doit cotiser pour une durée minimale de 160 trimestres.
b) Âge de départ à la retraite
L’âge légal de départ à la retraite pour un ingénieur salarié est actuellement fixé à 62 ans (ou plus selon l’année de naissance). Des départs anticipés sont possibles sous certaines conditions, par exemple pour carrière longue ou pénibilité.
c) Calcul du montant de la retaite
Le montant de la pension des ingénieurs salariés est déterminé sur la base du salaire annuel moyen (SAM), calculé sur les 25 meilleures années de rémunérations brutes pour le régime général. En cas de durée d’assurance inférieure à la durée requise, une décote s’applique généralement de 1,25% par trimestre manquant. De même, la loi prévoit des cas où une majoration de la pension est possible.
d) La retraite complémentaires des ingénieurs salariés
Les ingénieurs salariés peuvent bénéficier d’un régime de retraite complémentaire. Les ingénieurs salariés cotisent obligatoirement aux régimes complémentaires Agirc-Arrco pour le privé. Ceux relevant de la fonction publique cotisent au régime complémentaire de l’Ircantec s’ils sont contractuels non titulaires. Les règles de cotisation et de liquidation évoluent régulièrement, notamment avec les réformes récentes.
La retraite des ingénieurs civils et militaires
Les ingénieurs civils et militaires, titulaires, sont soumis, soit au régime de la CNRACL ou de la pension civile servie par l’État, soit au régime de la pension militaire.
La retraite des ingénieurs non titulaires est pour leur part régie par la sécurité sociale au titre de la retraite de base et par l’Ircantec pour la retraite complémentaire.