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3 mesures pour améliorer le pouvoir d’achat des retraités en 2024
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Le montant de la retraite de base des Français pour 2024 a été relevé de 5,3 %. Si cette mesure a fait la une de l’actualité, d’autres dispositions moins médiatisées ont été prises. L’objectif : améliorer le pouvoir d’achat des actuels pensionnés et de ceux qui rejoindront leurs rangs dans le courant de l’année. Nous faisons le point sur ces changements.
1. Augmentation de 5,4 % du PASS
En raison de la forte inflation, le Plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) a été revalorisé de 5,4 %. Si cette nouvelle révision est inférieure à celle de 2023, à 6,9 %, elle reste notable après le statu quo de 2021 et 2022. De 43 992 euros l’an dernier, le montant du PASS est donc passé à 46 368 euros.
Cette hausse est favorable aux salariés du secteur privé qui se préparent à partir à la retraite, tout particulièrement ceux qui ont touché une rémunération élevée durant les 25 meilleures années de leur carrière professionnelle. Car cette augmentation fait grimper le plafond de leur pension de base à 1 932 euros bruts, soit 99 euros de plus que son niveau avant cet ajustement.
2. Revalorisation du minimum contributif pour les nouveaux retraités
En parallèle, le montant du minimum contributif (MiCo) progresse au 1ᵉʳ janvier 2024, pour atteindre 733 euros (+24 euros). Pour rappel, cette pension minimale est versée sous conditions à certains retraités. Pour la toucher en intégralité, il est nécessaire de satisfaire aux critères du taux plein. Si la durée de cotisation requise selon l’année de naissance n’est pas complète, le montant accordé est calculé au prorata des trimestres validés.
Avec la majoration du MiCo, cette retraite minimale sera donc plus conséquente en 2024. Ainsi, en justifiant de 120 trimestres de cotisation, une personne qui liquide ses droits percevra 876 euros par mois, contre 848 euros en 2023.
3. Suppression du malus sur la complémentaire Agirc-Arrco
Le malus appliqué sur la pension complémentaire des affiliés du régime Agirc-Arrco a été supprimé au 1ᵉʳ décembre 2023 pour les nouveaux retraités. La règle s’étendra au 1ᵉʳ avril prochain à ceux dont la pension est encore soumise à cette décote temporaire. Toutefois, les autorités ne prévoient pas de rembourser les sommes prélevées au titre du malus sur les trois premiers mois de l’année.
Cette décision fait suite à la réforme des retraites mise en place par l’administration Borne. En effet, l'abattement était applicable pendant trois ans à l’ensemble des retraités, qu’ils soient ou non éligibles au taux plein. Le but était de les encourager à rester en activité plus longtemps. Mais dans la mesure où l’âge légal de départ est repoussé à 64 ans, la décote n’a plus lieu d’exister.
Grâce au cumul emploi-retraite, les seniors peuvent reprendre une activité professionnelle et additionner ces revenus à leur pension. Le cumul peut être total (sans restriction) pour les personnes ayant atteint l’âge légal de départ à la retraite et acquis le nombre de trimestres nécessaires pour le taux plein. De plus, ces revenus permettent de valider des droits à la retraite supplémentaires. Si la condition du taux plein n’est pas remplie, le montant cumulé des revenus d’activité et de la pension est soumis à une limite et ne donne pas droit à des trimestres en plus.
Les retraites complémentaires devraient être revalorisées de 0,5 point inférieur à l’inflation à partir du 1er novembre prochain
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Le 22 juillet dernier, le patronat et deux syndicats ont convenu de sous-indexer les pensions de retraite complémentaire Agirc-Arrco de 0,5 point inférieur à l’inflation, au moment de leur revalorisation en novembre prochain. Ceci devrait permettre de combler le déficit de 4,8 milliards d’euros dans le compte du régime complémentaire occasionné par la crise sanitaire en 2020.
Cela veut dire que les pensions augmenteront de +0,9 % en novembre au lieu de +1,4 %, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat pour les retraités, notamment pour les cadres. Mais cet accord n’est pas encore validé officiellement, les 3 autres syndicats non-signataires (CGT, FO et CFE-CGC) devront donner leur avis. Pour l’heure, seule la CFE-CGC a annoncé son opposition au texte, la FO ne va pas utiliser son droit de véto, tandis que la CGT n’a pas fait connaître sa position.
L’annulation de cet accord pourrait pénaliser les pensionnés
Selon la Force Ouvrière, l’annulation de cet accord pourrait pénaliser les retraités, car ceci entraînerait un gel des pensions. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une certitude, les organisations syndicales cherchent encore à vérifier cette hypothèse.
En tout cas, cet accord a été conclu dans l’objectif de rééquilibrer le régime complémentaire santé. S’il est validé, sa mise en œuvre se fera après la réunion du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco, prévue se tenir le 7 octobre prochain.
Une perte de pouvoir d’achat pour les retraités
La revalorisation de 0,5 point en dessous de l’inflation des retraites complémentaires va entraîner une perte de pouvoir d’achat des retraités. Il se peut toutefois que le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco décide de limiter ceci à 0,3 point ou 0,4 point.
À noter que les gestionnaires de la retraite complémentaire devront prendre en compte le niveau de l’inflation hors tabac au 1er juin 2021, soit +1,4 %.
Pour les cadres retraités du privé, cette sous-indexation des pensions fera baisser sensiblement leur pouvoir d’achat étant donné que la retraite complémentaire représente environ deux tiers du montant de leur retraite.
L’impact sera moins important pour ceux qui touchent la retraite complémentaire moyenne (environ 3 euros par mois).
Principales mesures de la réforme des retraites
- Comprendre la réforme
- Réforme des retraites : Tout ce qui change au 1ᵉʳ septembre 2023
- Analyse d'un cas avant et après la réforme
- Contenu du texte définitif applicable au 1ᵉʳ septembre 2023
- Calcul de l'âge de départ
- Déterminer et comprendre l'âge de départ à la retraite
- Majoration de 5 % dès le premier enfant : Explication sur ce projet de la réforme
- Rachat de trimestres et reforme des retraites. Quel intérêt ?
- La pension de réversion dans la réforme des retraites
- Cumul emploi retraite : Explications
- Cumul emploi retraite : Ce qui change avec la réforme des retraites
- Retraite progressive : Explications
- Retraite progressive : Ce qui change avec la réforme des retraites
- La fin des régimes spéciaux
Âge de départ à la retraite avec la Réforme
Spécificités de la réforme
Calcul retraite : Astuce du mois : partir en retraite sans décote
- Le
- Écrit par Ludovic Herschlikovitz
Astuce du mois : des dispositions efficaces pour partir en retraite sans subir de décote
Si l’âge légal de départ est désormais fixé à 62 ans, les assurés doivent toujours justifier d’une certaine durée d’assurance (variable en fonction de leur année de naissance) pour toucher une retraite à taux plein. Sinon, leurs pensions de base et complémentaires subiront une décote proportionnelle au nombre de trimestres manquant.
La retraite progressive : partir en douceur et améliorer sa pension
Il est possible de demander la retraite progressive à son employeur dès l’âge de 60 ans si le salarié a besoin de plus de temps pour se reposer alors qu’il ne dispose pas d’une durée d’assurance requise pour toucher le taux plein : s’il décide de partir définitivement à la retraite à 64 ans, il touchera une retraite à taux plein, grâce aux trimestres et aux points cumulés au cours de la période de retraite progressive.
Un rachat de trimestres financé par son employeur
Le rachat de trimestres permet de partir plus tôt que prévu à la retraite avec une pension à taux plein. Il s’agit d’une opération très avantageuse lorsqu’elle est totalement ou partiellement prise en charge par l’employeur. Cette solution est envisageable pour les personnes qui ont atteint ou qui auront bientôt l’âge légal de départ. Il s’agit d’une disposition envisageable dans un cadre collectif tel qu’un dispositif de gestion prévisionnel des emplois et des compétences (GPEC), d’un plan de départ volontaire ou encore d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Il est également possible d’en discuter avec son employeur et de s’engager en contrepartie, à liquider ses droits à la retraite dès qu’il est possible de toucher une retraite à taux plein. Il faut noter que l’entreprise peut accorder un financement total ou partiel du rachat à travers le versement d’une prime exceptionnelle ou encore à travers l’utilisation des droits qui découle du compte épargne temps du salarié accompagné d’un abondement.