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Indépendance économique et perte d'autonomie

Indépendance économique et perte d'autonomie

De l’indépendance économique des retraités à la prise en charge de leur perte d’autonomie

C’est dans un contexte sociétal bien particulier (au secours je vieillis, qui peut m'aider ?) que se constitue en France, au début des années 1960, un système d’assistance et d’action sociale spécifiques à destination des personnes âgées.
 
Avant la généralisation en 1945 du droit à pension et la mise en place du régime de répartition pour les retraites, il était bien difficile de vieillir sans dépendre d’une façon ou d’une autre de ses descendants. Dépendance alimentaire dès lors qu’on n’était plus en mesure de travailler et qu’on ne possédait pas le capital nécessaire. Dépendante au quotidien pour tous ces gestes qui se compliquent avec le temps et que l’on finit par ne plus pouvoir faire seul.
 
En cela, l’assurance vieillesse a constitué une avancée majeure pour l’indépendance des vieillards. Et pourtant, 17 ans après la création de la Sécurité sociale et 6 ans après la mise en place du minimum vieillesse, aucun dispositif d’action publique n’avait encore été mis en place en vue de soutenir et d’accompagner spécifiquement la population âgée en France. Rien pour répondre aux besoins d’assistance au quotidien. Rien pour améliorer l’environnement et les conditions de vie. Ou en tout cas rien ne relevant directement de l’action publique. Il faudra finalement attendre 1962 et la parution du rapport Laroque de la Commission d’études des problèmes de la vieillesse pour qu’un tel système se mette en place.

Les années 1960 et 70 : le rapport Laroque et l’approche de la gérontologie sociale

Ce rapport est considéré comme l’acte fondateur des politiques vieillesse en France. Si aujourd’hui encore il fait référence, c’est qu’il est très moderne à la fois dans son approche de la vieillesse et dans ses propositions. Il développe la figure du “3ème âge actif, autonome et participant”, vis-à-vis duquel il faut développer des actions tournées vers l’inclusion et la prévention. Pour cela, il préconise l’adoption d’un mode de vie actif, avec des occupations et des loisirs, dans un environnement et un habitat adaptés afin justement de poursuivre une vie indépendante le plus longtemps possible.
 
Malgré certaines actions importantes visant à faciliter le maintien à domicile comme la création des services d’aide-ménagère financés par l’assurance vieillesse, cette approche de la gérontologie sociale centrée sur l’intégration des plus âgés dans la société va avoir du mal à se concrétiser, et la crise économique qui pointe le bout de son nez au milieu des années 70 sonnera finalement le glas de cette politique.

Les années 80 et 90 : l’approche par la “dépendance” et la structuration du secteur

A la fin des années 70, le climat économique s’assombrit fortement : chocs pétroliers, ralentissement de la croissance, explosion du chômage. C’est aussi à cette époque-là que s’amorcent les politiques de décentralisation, avec la loi Defferre du 2 mars 1982, qui confient aux départements la responsabilité de l’action sociale et de l’aide sociale à destination des personnes âgées. C’est dans ce contexte de décentralisation, de restriction budgétaire et de maîtrise des dépenses de protection sociale que se met en place une nouvelle ère des politiques vieillesse.

On passe ainsi d’une approche de la gérontologie sociale prônée par le rapport Laroque à une approche pathologique et médicale du vieillissement mettant l’accent sur les incapacités des personnes âgées. Les politiques vieillesse ne visent plus l’inclusion sociale, mais bien la prise en charge de la dépendance. Une prise en charge comptable : on mesure les incapacités, on détermine la quantité d’aide et on définit le coût associé.

Suivant cette logique, la méthode et classification de la grille AGGIR se déploient au cours de la décennie 90 pour devenir l’instrument national de mesure du niveau de dépendance d’une personne âgée à partir duquel on va déterminer les moyens de sa prise en charge.

Malgré ce changement d’approche, on continue à soutenir les dispositifs de maintien à domicile comme l’avait préconisé le rapport Laroque, mais cette fois en encourageant la diversification des modes d’intervention. On facilite l’emploi direct entre particuliers et on ouvre le secteur de l’aide à domicile aux entreprises à but lucratif.

Passer de la volonté politique à la structuration d’un système, il en faut du temps, surtout quand l’argent, le nerf de la guerre, fait défaut. Les années 90 auront été celles de cette lente structuration, pas toujours très équilibrée entre les territoires, mais qui aura vu aboutir la première prestation légale en nature destinée spécifiquement aux personnes âgées dépendantes, la Prestation spécifique dépendance (PSD). Un aboutissement de courte durée pour cette prestation qui sera revue et corrigée avec les grandes lois organisatrices des années 2000.

Véronique Cayado
Docteure en psychologie
Institut Oui Care

Au secours je vieillis ! Qui peut m’aider ?

Au secours je vieillis ! Qui peut m’aider ?
Si vous avez besoin de soins médicaux, l’assurance maladie assumera une grande partie des frais engagés et ce quels que soient votre âge, votre niveau de cotisation et les montants en jeu. Mais qu’en est-il si vous n’avez pas besoin à proprement parler de soins médicaux ou paramédicaux mais d’une aide pour compenser le fait que vous n’êtes plus tout à fait en mesure de réaliser seul et de manière autonome les actes du quotidien ? Faire vos courses, préparer le repas, vous déplacer, vous habiller, faire votre toilette, etc.
La réponse apparaît tout de suite beaucoup moins évidente, et pour cause, “l’aide à l’autonomie” ne relève pas du système de protection de la sécurité sociale. Ou plutôt “ne relevait pas” devrait-on dire puisqu’après des décennies de tergiversations, deux projets de lois ont été adoptés cet été - l’un organique, l’autre ordinaire - relatifs à la dette sociale et à l’autonomie, qui sont venus jeter les bases de la création d’une 5ème branche de la sécurité sociale pour l’autonomie des personnes âgées et handicapées.

Mais alors comment faisions-nous jusqu’à maintenant ?

La réalité est que l’aide aux personnes âgées dépendantes repose encore pour beaucoup sur la solidarité familiale. 48% des personnes âgées aidées à domicile le sont exclusivement par leur entourage personnel ; 34% bénéficieraient d’une aide dite “mixte”, c’est à dire provenant à la fois de leur entourage et de professionnels ; et seulement 19% d’entre elles bénéficieraient d’une aide exclusive de professionnels [1]
 
Cela peut surprendre, mais finalement cela fait peu de temps qu’il existe des politiques publiques spécifiques à la vieillesse. Imaginons seulement que la première allocation destinée à aider les personnes âgées dépendantes date de 1997 ! Alors que dès 1975 l’Allocation compensatrice de tierce personne (ACTP) était mise en place pour les adultes de moins de 60 ans en situation de handicap ayant besoin d’aide pour accomplir les actes de la vie quotidienne. Soit 22 ans d’écart… La Prestation spécifique dépendance (PSD), comme elle se nomme alors, ne rencontre par ailleurs pas un grand succès en raison d’une clause de recours sur succession qui freine les bénéficiaires potentiels.

La famille : un lieu naturel de solidarité entre les générations ?

“Naturel” peut-être pas mais un lieu privilégié, certainement. Il faut savoir que la conception de la famille, que ce soit dans sa forme ou dans son rôle, relève d’une élaboration culturelle. D’une certaine manière, chaque société construit un ou plusieurs modèles de famille qui convient à sa structuration économique et politique, en lien avec un ensemble de croyances et de normes sociales et morales, qui à la fois façonnent et justifient le modèle familial dominant. La famille est donc le produit d’une culture, qui exprime elle-même un certain rapport de pouvoir dans la société, et en même temps, elle constitue une sorte d’entité extérieure qui va agir sur les individus en leur attribuant une place et un rôle.
 
Si aujourd'hui les liens d'attachement expliquent pour beaucoup l'aide apportée à son parent âgé, ce n'est certainement pas la raison première d'un point de vue historique. Pas plus que ne l'est également la norme morale d’assistance à ses ascendants du fait d'une dette supposée contractée par les enfants à l’égard de leurs parents pendant la prime jeunesse. D'ailleurs si cette norme était assez puissante, il n'aurait pas été nécessaire de créer un arsenal législatif pour garantir l'obligation de subsistance. Non, les raisons sont plus diverses et multiples, et peut-être aussi plus pragmatiques.
 
Pendant longtemps, la famille a constitué un lieu de production où cohabitaient plusieurs générations liées entre elles par des règles de transmission du patrimoine.
Pendant longtemps, le statut de la femme placée sous la tutelle du père puis du mari en faisait une main d’œuvre disponible et disposée à ce type d’activités.
Pendant longtemps, il n’existait tout simplement pas d’alternatives à la famille, outre les réseaux traditionnels d’assistance à la pauvreté.

Et puis, sous l’impulsion de tout un faisceau de changements, technologiques et économiques d’abord avec la révolution industrielle, le développement du salariat, l’exode rural, puis l’arrivée des femmes sur le marché du travail, toutes ces évolutions sociétales ont profondément transformé la structure familiale au cours du XXème siècle. La société dans son ensemble s’est réorganisée dans ses modes de gouvernance. On assiste au développement de l'État providence et au déploiement des politiques sociales qui prennent peu à peu le relai des solidarités traditionnelles sans jamais pour autant les remplacer totalement.
 
Voici présenté de manière un peu sommaire le contexte sociétal qui a vu émerger au début des années 1960 un système d’assistance et d’action sociale spécifiques à destination des personnes âgées.


Véronique Cayado
Docteure en psychologie
Institut Oui Care

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Lancement de la vaccination anti-Covid en pharmacie

Lancement de la vaccination anti-Covid en pharmacie

Les pharmaciens peuvent désormais vacciner contre la Covid-19 depuis mi-mars 2021, mais les problèmes d’approvisionnement en doses ralentissent la campagne.

Débuts hésitants pour la vaccination anti-Covid en pharmacie

Depuis la mi-mars, en plus des centres de vaccination et des cabinets de médecins, les Français peuvent se faire vacciner contre la Covid-19 en pharmacie. Bien que l’indisponibilité des doses et surtout le récent tollé au sujet de l’AstraZeneca freinent la campagne, la prise de rendez-vous est ouverte. Cet article le point sur les différentes modalités.

Une campagne freinée par divers aléas

Dès la publication du décret autorisant la vaccination par les pharmaciens, 14 000 d’entre eux, sur un total de 18 827, ont passé commande pour des flacons d’AstraZeneca, qui se stocke sans problème dans leur réfrigérateur. Les contraintes de conservation (pour le Moderna) et l’obligation de présence d’un médecin (pour le Pfizer et le Moderna) limitent pour l’instant le choix des vaccins en officine. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle que l’injection doit être réalisée par des professionnels formés, dans un local séparé du reste de l’officine.

La distribution des deux premiers flacons a été prévue pour mi-mars, mais elle est pour l’heure suspendue temporairement à la demande des autorités. Les départements enregistrant le fort taux de contamination ont toutefois pris une légère avance, les doses ayant été réceptionnées par les pharmacies un peu plus tôt.

Le flou demeure en revanche pour les semaines suivantes. Ce manque de visibilité explique la nécessité pour les pharmaciens de prendre des pré-réservations et de s’engager à rappeler les individus concernés une fois les doses disponibles. Sur le long terme, à raison de dix vaccinations quotidiennes, les officines devraient pouvoir effectuer un million de vaccinations hebdomadaires.

Conditions et déroulement d’une vaccination en officine

Pour se faire vacciner, les personnes doivent prendre rendez-vous pour la première injection ou s’inscrire via une plateforme en ligne dédiée. Le maintien de la date est cependant conditionné à la livraison du vaccin. Le vaccin coûte 7,90 euros, mais sur présentation de sa carte vitale, l’Assurance maladie le rembourse intégralement.
Aucune limite d’âge ni restriction liée à une éventuelle maladie n’est imposée pour la vaccination en pharmacie. Toutefois, considérant l’insuffisance de doses, la fédération a recommandé de prioriser :

  • les plus de 50 ans présentant une comorbidité,
  • les seniors de plus de 75 ans,
  • les soignants,
  • ainsi que le personnel du médico-social, indépendamment de leur âge.

Les personnes âgées de 50 à 74 ans ne souffrant d’aucune pathologie seront prises en charge lors de la deuxième vague, dont la date reste à déterminer. En revanche, sont contraints de s’adresser à un centre ou à un médecin les profils suivants :

  • les femmes enceintes,
  • les sujets présentant un trouble de l’hémostase ou ceux qui ont fait part de réactions anaphylactiques à l’une des substances présentes dans le vaccin par le passé.

Une fois en officine, le patient répond à un questionnaire visant à vérifier son éligibilité à la vaccination : maladies, fièvre, prise d’anticoagulant, troubles de la coagulation, antécédents d’allergie, date du dernier test Covid...
En cas de doute, il sera redirigé vers son médecin traitant. Un temps d’observation de 15 minutes après l’injection permet d’écarter le risque de réaction allergique.

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