7 règles fondamentales à suivre pour choisir son PER
Le Plan Épargne Retraite ou PER est une solution populaire pour compléter sa future pension et bénéficier de règles fiscales avantageuses durant sa vie active. Toutefois, ce produit s’accompagne de certaines contraintes : les frais sont élevés et sauf exceptions prévues par la loi, le capital est bloqué jusqu’à la retraite. Avec plus d’une centaine d’options actuellement disponibles sur le marché, le « bon » plan doit être choisi judicieusement pour tirer pleinement profit de ses attraits.
1. Connaitre et comparer les frais
Les frais associés à un PER peuvent rapidement atteindre des sommets, car ils sont nombreux à s’additionner, avec des variations d’un établissement à l’autre :
- les frais de souscription : entre 10 et 20 euros, avec parfois un complément forfaitaire annuel ;
- les frais sur chaque versement, dans la limite de 5 % ;
- les frais de gestion : 0,80 % par an en moyenne sur le fonds en euros, et de 0,90 % sur les unités de compte, mais ils tombent à environ 0,60 % par an (hors options) pour les offres en ligne et les contrats des mutuelles d’assurances ;
- les frais de gestion des supports financiers compris dans le PER : autour de 2 % par an et 0,5 % par an respectivement pour les fonds actions et les fonds indiciels ;
- les frais sur les arbitrages ponctuels ou automatiques, le transfert de l’épargne vers un autre support, déplacement du PER vers un autre gestionnaire, les garanties de prévoyance…
La notice contractuelle du produit, désormais obligatoire, détaille ces frais pour une comparaison pertinente. Les experts recommandent de ne pas aller au-delà de 2 % par an au total pour une gestion incluant des fonds actions cotées, et jusqu’à 2,5 % pour du non-coté et des fonds immobiliers.
2. Choisir le mode de gestion adapté
La gestion à horizon est le mode proposé par défaut pour les PER. L’épargne est répartie automatiquement entre différents types de supports financiers, en fonction du temps restant jusqu’à la retraite et du rapport au risque de l’épargnant. L’objectif est de dégager le meilleur rendement et de renforcer progressivement l’aspect sécuritaire en privilégiant le fonds en euros à mesure que l’âge de la retraite est proche. Cependant, son efficacité est encore incertaine, car les performances diffèrent considérablement selon l’âge de souscription et le profil, sans compter que le produit est encore récent.
Les experts recommandent de s’intéresser à la variété des supports financiers, en évitant les formules composées exclusivement de produits gérés par la seule filiale de l’assureur ou de la banque.
Se tourner vers les fonds gérés par des sociétés indépendantes protège des frais élevés et des conflits d’intérêts.
La gestion déléguée et la gestion libre représentent des alternatives intéressantes à la gestion horizon. La première consiste à confier la gestion de l’épargne à un professionnel, tandis qu’avec la seconde, l’épargnant choisit lui-même les supports financiers sur lesquels il souhaite placer son argent.
Dans ce cas, afin de minimiser le risque, il doit opter pour un PER offrant une gamme diversifiée de supports financiers, incluant des fonds gérés par des sociétés de gestion de qualité. Enfin, certains PER offrent la possibilité d’associer gestion libre et gestion déléguée, pour simplifier l’ajustement de sa stratégie suivant l’évolution de ses objectifs et de sa situation.
3. Identifier les fonds en euros les plus rentables
La quasi-totalité des PER proposés aux particuliers sont gérés par les assureurs vie, ce qui explique la présence quasi systématique d’un fonds en euros. Un de ses principaux atouts est que la valeur du capital investi est garantie, net de frais d’entrée. Or, à l’approche de la retraite, il est primordial de sécuriser le capital, et ce support fournit une bonne protection en cas de retournement des marchés financiers.
La rentabilité du fonds en euros est un facteur essentiel. En 2022, le taux de rémunération moyen se situait à 2 %, mais avec de fortes disparités entre les différentes enseignes.
En 2023, il devrait grimper à 2,50 %, tiré par les taux obligataires.
La clé pour faire fructifier son capital au maximum est d’identifier ceux qui affichent régulièrement un rendement supérieur à la moyenne du marché. Il est à noter que les contrats rattachés à un compte-titres excluent les fonds en euros.
4. Faire attention aux garanties annexes
Les assureurs incluent souvent des garanties complémentaires, notamment la « garantie plancher », optionnelle ou non. Le principe est le suivant : si le souscripteur du PER vient à décéder, les bénéficiaire(s) désigné(s) du contrat reçoivent au minimum l’intégralité des versements effectués, nets de frais.
Cela signifie que l’assureur comble la différence dans l’éventualité où la valeur du PER est inférieure aux sommes versées au moment du décès du titulaire du plan. Il s’agit d’un risque réel associé à celui de perte, puisqu’en dehors du fonds en euros, le capital n’est pas garanti.
Cette garantie est acceptable, si elle ne majore pas les frais de gestion de plus de 0,10 % par an et que des conditions d’application favorables s’appliquent en termes d’âge limite, de plafond d’épargne garantie, d’exclusions. En revanche, les garanties « relais » ou « décès majorée » sont à proscrire en raison de coûts exorbitants et de conditions très restrictives.
5. Confirmer les outils de gestion, notamment le SAV
Tout au long de la vie d’un PER, l’épargnant effectue de nombreux actes de gestion comme les versements, les consultations, les arbitrages, etc. Il est essentiel de connaitre la procédure à suivre et les délais de traitement des opérations. Lorsque les questions de service après-vente ne sont pas détaillées sur la notice contractuelle, il faut réclamer des engagements clairs de l’assureur.
Généralement, les contrats en ligne et ceux des mutuelles d’assurances s’en sortent mieux sur la question de la qualité des services par rapport aux banques.
6. Vérifier les options et modalités spécifiques de sortie
Au moment de la retraite, l’épargne accumulée sur le PER est reversée à son détenteur, soit en capital payable en une fois ou de manière fractionnée, soit sous forme d’une rente viagère, c’est-à-dire une somme mensuelle ou trimestrielle accordée jusqu’à son décès. Certains plans permettent aujourd’hui de combiner rente et capital.
Des écarts sont observés en fonction des frais appliqués et des options choisies, comme la rente réversible au conjoint. Autre point clé, certains établissements limitent la durée de versement des avoirs à 5 ou 10 ans. D’autres encore restreignent leur fréquence de versement à un rythme annuel ou trimestriel.
7. Choisir un gestionnaire réputé et un distributeur indépendant
Pour un produit dont la durée de détention est de quelques dizaines d’années, sans compter les années de versement de la rente, la sélection du gestionnaire est cruciale. Si les groupes bancaires rassurent pour leur notoriété, la gestion de produits d’épargne de long terme n’est pas toujours à la hauteur et ceux-ci sont souvent onéreux.
Mieux vaut s’adresser à certaines mutuelles réputées dont les épargnants vantent les services. Pour la distribution, les conseillers en gestion de patrimoine facturent plus cher. Alternativement, les conseillers sur internet sont très compétents, avec des tarifs plus compétitifs.
Face à l’abondance de l’offre de PER, l’épargnant doit prendre en compte plusieurs éléments essentiels avant toute souscription : les frais, les modes et outils de gestion, les fonds en euros les plus rentables, les garanties annexes, ainsi que les options de sortie et la qualité du gestionnaire.